Mohamed Djahid Younsi, président du mouvement El Islah, a dénoncé hier, lors d'un meeting animé à la salle omnisports de la ville de Boumerdès, les inégalités en matière d'accès aux médias publics entre les six candidats à la magistrature suprême du pays. « On nous accorde 2 minutes pour nous exprimer devant le peuple à l'ENTV, c'est bien. Mais il faut que ce soit 2 minutes pour tous les candidats et que l'on ne couvre pas les activités des personnes qui ne sont pas candidates », a-t-il martelé, allusion faite aux dirigeants des partis de l'Alliance présidentielle. Le candidat de la mouvance islamiste au prochain scrutin a, en effet, interpellé le président de la Commission nationale de surveillance de l'élection présidentielle ainsi que les autres candidats à la présidentielle pour mettre fin à cette « mascarade en direct à la télévision ». « En quoi consiste le rôle de cette commission si ce n'est de veiller sur l'égalité entre les différents candidats ? », s'est-il interrogé devant une assistance peu nombreuse. Abordant le principe de l'alternance au pouvoir, l'orateur a promis de réviser la Constitution une fois élu. « Si je suis élu, je procéderai à l'amendement de la Constitution via un référendum pour la limitation des mandats à un seul, ni deux ni trois », a-t-il lancé. Sur le plan social, il a démenti les chiffres avancés par le gouvernement concernant le taux de chômage en Algérie. « On nous annonce un taux de chômage de 11,3%, alors que Business Group, un bureau d'études basé à Oxford, avance un taux de plus de 30% », a-t-il déclaré. L'orateur a dénoncé également le non-relogement des sinistrés du séisme de mai 2003, six ans après la catastrophe. « On nous parle des réalisations, d'ailleurs on a même diffusé un documentaire portant ce nom à la télévision (ENTV), alors qu'ils viennent ici, à Boumerdès, voir les conditions dans lesquelles vivent les sinistrés qui sont à ce jour dans des chalets. Pourtant, on leur avait promis de les reloger moins d'un an après la catastrophe (séisme de mai 2003) », a-t-il asséné, faisant allusion à la promesse faite par le président candidat.