La fuite souterraine de pétrole qui a contaminé, vers la fin de l'année dernière, cinq puits au lieu-dit Aftis Gouadhor, à la sortie est de Béni Mansour, a pris de l'ampleur. Le pétrole dans son épanchement souterrain a fini par se mélanger avec l'eau de l'oued Amarigh ces jours-ci, alors que les agents de la Sonatrach poursuivent l'action de curer les puits concernés depuis quatre mois. Lesdits agents ont creusé trois tranchées où ont été drainées d'importantes quantités et y ont mis le feu pour endiguer les infiltrations vers l'oued. Les mêmes intervenants ont dû amonceler du tout-venant pour stopper la contamination. Une fumée noire et asphyxiante se dégage des lieux. Entre le lieu de la fuite, maîtrisée d'ailleurs, et les tranchées, il y'a à peu près 1 km. Ce qui a fait dire que la fuite dans le pipe-line (Hassi Messaoud-Béjaïa) aurait commencé depuis longtemps. Un rapport élaboré par un expert en environnement et risques industriels, a conclu que les cinq puits contaminés seront « inutilisables pendant de longues années » car « ce produit (le pétrole) est faiblement biodégradable et peut polluer d'importants volumes d'eau par dissolution même à dose infinitésimale ». Dans son rapport, l'expert estime la vitesse de l'infiltration des alluvions (dépôts naturels) à 4 m/h. La crainte des riverains concerne le sort des quelque 500 oliviers qui risquent d'être endommagés par la nappe phréatique polluée. Des enfants se rendent par ailleurs jusqu'aux tranchées, où le liquide se consume depuis déjà une dizaine de jours, afin d'y puiser des quantités de pétrole pour des usages ludiques et dangereux. Les puits polluée, pour leur part, restent non sécurisés.