Selon nos interlocuteurs, ces affaires touchent de nombreux journalistes et concernent «toutes les plaintes déposées soit par des institutions publiques soit par des privés et qui, à ce jour, n'ont pas été jugées. La programmation des procès pour aujourd'hui a été décidée dans le but d'assainir la situation de ces affaires et de mettre un terme aux va-et-vient des journalistes au tribunal». Notre source a indiqué qu'il s'agit de dossiers en instance de jugement au tribunal d'Alger et celui de Hussein Dey et de la cour. «Au niveau de l'instruction, il n'y a plus d'affaires pendantes», a-t-on précisé. «Les magistrats jugeront ces affaires en leur âme et conscience et permettront ainsi de rattraper tout le retard accusé en la matière», a indiqué notre source. Celle-ci a refusé de confirmer ou d'infirmer l'information selon laquelle le jugement de ces affaires était lié à la décision du Président relative à la grâce ou l'amnistie au profit des journalistes. Elle a même déclaré qu'aucune instruction n'a été faite par la chancellerie au parquet pour accélérer les procès intentés contre les journalistes pour diffamation. Ce qui est certain pour l'instant, c'est que la décision annoncée en grande pompe par les pouvoirs publics, relative à la grâce au profit de 200 journalistes, le 3 mai dernier à l'occasion de la Journée mondiale de la presse, n'était que de la poudre aux yeux de l'opinion publique. Aucun journaliste n'a bénéficié de cette mesure, tout simplement parce que l'écrasante majorité des affaires n'a pas été jugée définitivement. Elles sont pendantes, soit au niveau de la Cour suprême ou à la cour. Une réalité qui a été à l'origine du coup de balai donné par le ministre de la Justice au staff de son cabinet, quelques jours seulement après l'annonce de la nouvelle relative à la grâce.