Originaire de Sidi Bel Abbès, Yacine a été condamné par le tribunal de Tunis en octobre 2002 à 13 ans de prison ferme, et ce, pour vol et détention de stupéfiants, signale sa mère. «L'état de santé de mon fils est préoccupant, sa vie est en danger», répète-t-elle inlassablement, affirmant que son fils a subi un traitement inhumain et fut agressé à maintes reprises par certains codétenus. Yacine qui a observé une grève de la faim de 10 jours pendant le mois de juillet a dû l'interrompre sur insistance de sa mère. «Lorsque je l'ai aperçu à la prison Feget El Khamkam, il ne pouvait pas marcher tout seul, deux détenus l'assistaient. Sous-alimenté et très affaibli, il m'a expliqué qu'il souffrait d'une insuffisance rénale sans que cela fasse fléchir ses geôliers, insensibles à sa détresse», relate Aïcha Tirès, le souffle entrecoupé de sanglots. Sa fille qui réside en France a pris attache avec la Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et a saisi par écrit le Cour européenne des droits de l'homme au sujet des mauvais traitements infligés à Yacine Tirés dans la prison de Feget El Khamkam, déclare-t-elle. Une délégation du CICR aurait fait, selon Aïcha, le déplacement au pays de Ben Ali, la semaine dernière, pour s'enquérir de son état de santé. De retour de Tunisie, la mère de Yacine a alerté les pouvoirs publics sur le cas de son fils. Dans une lettre adressée au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, elle lui demande d'user de ses pouvoirs pour permettre le transfert de Yacine en Algérie afin qu'il purge le reste de sa peine. «S'il n'est pas transféré de Tunisie, Yacine ne vivra pas longtemps», dit-elle, désemparée.