Le premier grand immeuble construit dans la ville de Collo, s'étant toujours distingué par sa propreté jalousement entretenue par la quarantaine de familles qui y résident, est depuis quelques mois contaminé par le « fléau » de la rupture des canalisations des eaux usées caractérisant les nouvelles cités urbaines. L'HLM, comme on aime bien l'appeler, est un immeuble de 5 blocs de 4 étages chacun qui domine une partie de la plage de La Baie des jeunes filles, construit en 1958 dans le cadre du plan de Constantine, initié par De Gaule. Les eaux usées ont transformé une partie des alentours en un marécage où des plantes sauvages ont trouvé le microclimat favorable pour se développer, représentant un danger pour la santé des habitants. Comble de l'ironie, cette partie infecte, aux odeurs nauséabondes, est aussi exploitée par les marchands de fruits et légumes du souk quotidien, au bas de cet immeuble. On étale, dès lors, les fruits et légumes à même le sol qui est arrosé par ces eaux usées. Il suffit de réparer le collecteur d'égouts de cet immeuble pour rendre sa propreté légendaire à ce quartier du centre-ville. Il va sans dire que cet état déplorable est aussi perpétué par certains habitants, peu soucieux de leur cadre de vie, qui y déversent des eaux usées à partir des fenêtres. Cet immeuble qui n'a pas été peint depuis une vingtaine d'années nécessite également un ravalement et une couche fraîche de peinture pour redonner vie à des façades devenues lugubres. Des habitants de cet immeuble, qui se sont rapprochés de nous, dont ammi Mohamed, septuagénaire très affecté par cette altération de son cadre de vie, interpellent l'OPGI pour prendre ses responsabilités, et l'APC pour inscrire une opération d'aménagement du trottoir qui donne sur la route. A l'approche de la saison chaude, les nuits de ces habitants seront certainement plus « blanches » que d'habitude, car les moustiques commencent déjà à apparaître et donc à pulluler.