«Je pense que le prochain secrétaire général viendra d'Asie. Je ne pense pas qu'il y ait le moindre doute là-dessus», a-t-il déclaré convaincu. Après 15 ans de leadership africain, dont 5 ans de l'Egyptien Boutros Boutros-Ghali et 10 ans du Ghanéen Kofi Annan, le cercle des candidats se restreint actuellement à 6 personnes. Parmi eux, cinq candidats du groupe Asie de l'ONU. Les candidats favoris seraient le Sud-Coréen Ban Ki-Moon, ministre des Affaires étrangères, suivi de l'Indien Shashi Tharoor, sous-secrétaire général de l'ONU chargé des Relations publiques. En outre se présentent Surakiart Sathirathai, vice-Premier ministre de Thaïlande, le prince Zeid Al Hussein de Jordanie, et Jayantha Dhanapala de Sri Lanka, ancien sous-secrétaire général chargé du Désarmement. La sixième candidate est Mme Vaira Vike-Freiberga, présidente de la Lettonie, chef d'Etat depuis 1999, unique femme et seule à ne pas représenter un pays asiatique. Avant l'élection, les aspirants doivent déposer leur candidature au Conseil de sécurité qui, par la suite, recommande un candidat à l'Assemblée générale. Pourtant trouver ce consensus parait difficile. Mme Vaira Vike-Freiberga s'oppose à la règle non-écrite de rotation géographique sur laquelle la plupart des pays membres s'accordent. Elle a été nommée par les trois pays baltes, qui soulignent que son élection serait «une démonstration tangible du principe de l'égalité des sexes, défendue si inlassablement par les Nations unies ces 60 dernières années». En outre, les Etats baltes arguent que le groupe de l'Europe de l'Est à l'ONU, auquel ils appartiennent, n'a jamais eu de secrétaire général. Bien que Kofi Annan lui-même soit évidemment trop diplomate pour soutenir un des candidats, il a quand même affirmé, à l'occasion de la Journée de la femme le 8 mars 2006, que le monde était prêt à voir une femme à la tête des Nations unies. La candidature de Mme Vaira Vike-Freiberga pourrait cependant se heurter à l'avis de la Chine, désireuse d'un secrétaire général asiatique, et de la Russie, présumée peu encline à soutenir une dirigeante d'une des anciennes républiques soviétiques. Les Etats-Unis, en revanche, veulent remettre en cause la règle de la rotation géographique et estiment que le plus qualifié doit être choisi, quelle que soit sa nationalité. Mais l'Australien Alexander Downer ne se montre point impressionné. «Je sais qu'il y a des candidats d'autres parties du monde, mais je suis sûr qu'à la fin le consensus se fixera sur un candidat asiatique.» «Et nous sommes pour», a-t-il ajouté. Les postulants pourtant peuvent se présenter jusqu'à la dernière minute. Ce n'est donc pas avant fin septembre-début octobre que le Conseil de l'ONU va faire son choix définitif parmi les candidats. Après, rien ne va plus.