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Fort d'espoir au pied de la forêt blidéenne
Publié dans El Watan le 25 - 09 - 2006

Elle leur sourit sachant que pour l'instant elle ne peut pas répondre à leur question brûlante. Ces enfants jouant dans les déchets et le riblon des maisons en construction à moitié abandonnées la connaissent tous, car c'est elle et son équipe courageuse qui les ont pris en charge. En montant lentement le chemin courbé du terrain, les mûrs blancs du petit château apparaissent derrière les cimes de figuiers et d'oliviers. C'est un calme rassurant qui envahit le visiteur dès qu'il arrive dans la cour de la propriété. Une île paisible située au pied de la forêt blidéenne en plein milieu de la zone chaude, là où descendaient les terroristes. Sur la gauche, l'ancien bâtiment principal du château avec sa petite tour et ces arcades, sur la droite la vieille chapelle, on ne croit pas tout d'abord d'être sur un lieu d'enfants. Ce n'est qu'au moment où l'on aperçoit les petits reliefs colorés en forme de poissons, de tennis ou de vaches collés contre les mûrs de l'entrée de la chapelle que le visiteur devine qu'à leur «château Chéri» ce sont les enfants les plus importants habitants.
C'était en 1998 que Mme Houria Chafai Salhi, pédopsychiatre à l'hôpital Frantz Fanon et présidente de l'Association pour la réhabilitation psycho-éducative infanto-juvénile (l'ARPEIJ) arrive à réaliser un projet, dont elle et ces compatriotes rêvaient depuis longtemps : trouver un endroit, une sorte d'arche de Noé, pour les enfants traumatisés du terrorisme, de la pauvreté et de la violence à la maison. Créer une ambiance de confiance et de respect qui permettrait de sauver les plus défavorisés de l'exclusion de la société et leur donner une véritable chance pour réhabiliter leur âme maltraitée. Elle arrive à convaincre la mairie de lui donner le château Cherry, ancienne résidence d'une dame anglaise qui l'avait légué dans les années 1950 à la ville de Blida pour en faire un lieu d'aide sociale. Houria Chafai Salhi en a fait un lieu d'espoir.
«Quand nous avons contacté les enseignants des deux écoles dans ce quartier pour qu'ils nous indiquent les élèves les plus démunis, ils nous ont donné une liste de 480 noms», se souvient-elle ; nombre qui révélait noir sur blanc l'urgence du projet. Il fallait se restreindre aux cas les plus désespérés. C'était surtout les adolescents qui exigeaient toute son expérience, son attention et la patience des éducateurs. «Par exemple Mohammed, Nabil et Mustapha, raconte-elle, ils étaient violents, ils nous donnaient du fil à retordre. C'était les bagarres sans arrêt, les fugues. On était confronté assez durement à eux. Au début c'était le rejet de toute autorité.» «Ces enfants, explique-t-elle, avaient vu beaucoup de violence, ils avaient quasiment tous perdu un père ou un frère dans la famille, ils avaient grandi dans la peur et puis l'échec scolaire. C'était des déchets de la société. Et c'est vrai, par fois on avait envie de leur dire: dégagez ! Car plus on leur tenait la main plus ils voulaient nous rejeter. Mais quand ils ont compris qu'on ne les rejetterait jamais, ils nous ont fait confiance.» C'est cette confiance-là qui a la force de vaincre la violence intérieure de ces jeunes, analyse la pédopsychiatre. Le but principal c'est de leur apprendre le respect envers l'autre si différent qu'il ou qu'elle soit. «Après, l'estime de soi vient tout seul. Les jeunes ont mêmes décidé de créer un conseil de discipline. Ils avaient pris conscience que les règles c'est absolument important.» Petit à petit l'ARPEIJ a créé d'autres projets. A part l'espace adolescent, il y a la prévention de l'exclusion scolaire qui prend en charge les enfants de 6 à 12 ans, la petite enfance avec son «jardin des veilles», où les éducatrices formées en psychologie s'occupent d'une vingtaine d'enfants traumatisés et non traumatisés et le «chantier école», un projet qui essaie de réintégrer dans la société des jeunes garçons et filles de 16 à 20 ans et de leur donner l'envie de mener une vie autonome et digne. C'est eux qui ont construit les deux autres bâtiments de la propriété telle qu'elle se présente aujourd'hui : l'accueil et le jardin d'enfants. Les cris gais des enfants se perdent dans la chaleur de midi et annoncent au visiteur qu'ici c'est le domicile des tout petits. Ils sont en train de jouer dans l'espace vert, avec sa cabane en bois dans l'arbre, ses balançoires et son toboggan. Tout cela c'est l'œuvre des jeunes du «chantier école» de l'ARPEIJ. «Notre mission, c'est aussi qu'ils arrêtent de jouer aux victimes», explique la présidente de l'association. «Mahgor, mahgor avec ce discours de victime on ne s'en sort pas.» Elle est décidée de tout faire pour soigner les enfants et donner une deuxième chance aux plus âgés. Mais la rentrée n'est pas garantie. Les éducatrices du Jardin des veilles travaillent 4 heures bénévoles par semaine et les autres projets n'ont pas encore repris. C'est l'argent qui manque. Après huit ans de lutte pour sa mission et contre l'échec financier, le château Cherry cherche de nouveau des subventions. «Ce qu'il nous faut, dit Mme Chafai Salhi, c'est un financement durable. Cet été j'ai fait le tour des industriels, mais ces sommes-là ne nous permettent pas de calculer de véritables budgets selon les projets.» L'association a pourtant trouvé une règle pour faire participer les parents aux frais. Ceux qui peuvent payent une somme mensuel et ceux qui n'ont pas les moyens donnent leur temps, leur main-d'œuvre, leur engagement. Un père garde le terrain la nuit, une mère ramène du couscous roulé de la maison, d'autres ont créé une association de parents pour participer à la gestion des projets. L'idée reste, malgré tous les problèmes financiers, de ne pas exclure. L'année dernière le château Cherry avait pris en charge 60 enfants et adolescents. Cette année, rien n'est sûr. «On va trouver les moyens», se rassure Houria Chafai Salhi en descendant la petite route qui nous ramène au portail. Les enfants nous laissent passer en faisant un petit espalier. «Quand est-ce qu'on commence, quand est-ce qu'on commence ?», crient-ils.


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