La Caisse nationale de la mutualité agricole (Cnma) va bientôt lancer un nouveau produit d'assurance destiné à couvrir le risque sécheresse. « Une réflexion a été engagée pour rendre le risque sécheresse assurable », a déclaré hier à l'Agence APS, Chérif Benhabiles, chargé des assurances au niveau de la Cnma. Ce même responsable a précisé que ce nouveau produit d'assurance que compte lancer la CNMA va concerner notamment les cultures stratégiques telles que les céréales, lesquelles ont longtemps souffert de cet aléa climatique qui continue de peser lourdement sur le rendement. Pour mobiliser les fonds suffisants nécessaires pour la mise en marche de ce type de produit d'assurance, la Caisse nationale de mutualité agricole a fait appel à la Compagnie centrale de réassurance (Ccr). Un comité mixte a été récemment installé par les deux parties désormais partenaires, et ce, dans le but de répondre aux besoins de l'encadrement technique. L'expertise espagnole a été également sollicitée pour « épauler » la Cnma dans ses premières besognes de préparation technique. D'autant que la mise en place de ce nouveau produit d'assurance nécessite, selon M. Benhabiles, une technologie spéciale et des fonds importants. Pour ses premières opérations d'expérimentation, la Cnma entend intervenir sur des zones pilotes qui vont servir de données pour établir une cartographie portant notamment sur la pluviométrie et le rendement par hectare, a souligné M. Benhabiles. Par ailleurs, la Cnma compte lancer également des micro-assurances en faveur des petits exploitants qui composent la majorité de la population agricole algérienne. Ce type d'assurance est destiné surtout à couvrir les risques liés aux aléas climatiques, le revenu de l'agriculteur et son patrimoine ainsi que sa famille. Il s'agit également de rendre l'agriculteur solvable vis-à-vis des banques. Ces nouvelles méthodes de la Caisse nationale de mutualité agricole tendent à éviter un remake des scénarios catastrophiques de ces dernières années qui ont nécessité l'annulation des dettes de plusieurs agriculteurs. Cette décision est motivée surtout par le fait que plusieurs des agriculteurs endettés soient touchés par la sécheresse et les inondations des deux dernières années. Cette catégorie s'est retrouvée dans l'incapacité de rembourser les dettes contractées auprès de la Cnma et la Badr (Banque de l'agriculture et du développement rural).