Quelque 45 000 tonnes de phosphate pourront enfin être exportées à bord d'un navire gros tonnage, dont l'arrivée est annoncée pour demain au plus tard. Il s'agit du premier chargement sur un total d'environ 100 000 tonnes prévues dans les cinq contrats de vente signés par le groupe à la mi-mars, indiquent des sources sûres. C'est le grand soulagement aussi bien pour le complexe minier Somiphos de Djebel Onk (Tébessa), la Société des transports routiers des minerais (Sotramine) et les deux filiales de Ferphos Group que pour la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) et l'Entreprise portuaire de Annaba (Epan). En effet, toutes ces entreprises dont l'activité est en grande partie étroitement liée aux fluctuations du marché à l'export du phosphate ont été sérieusement affectées par la baisse des exportations. Pour Somiphos, cette situation a entraîné l'arrêt des installations de traitement du phosphate, les stocks à même les sites miniers de Djebel Onk étant saturés. En ce qui concerne Sotramine, le repli des exportations s'est traduit par la cessation pure et simple de son activité. Sa soixantaine de camions d'une capacité de 40 tonnes/unité est parquée depuis près d'une quinzaine de jours. Quelques mois auparavant, ces camions assuraient l'acheminement de plus de 1500 tonnes de phosphate/jour. La SNTF est, quant à elle, la plus touchée par cette crise qui ne dit pas son nom. Sa ligne minière Annaba-Djebel Onk, forte de 450 km de voies principales, est sensiblement sous-exploitée. Avant le déclenchement de cette crise, une rotation d'une moyenne de trois trains de phosphate était assurée au quotidien. Depuis le mois de novembre 2008 à ce jour, elle est passée à un seul, voire zéro train/j. Les retombées en termes de manque à gagner ne sont pas des moindres. Les pertes s'élèvent, en effet, à près de 3 millions de dinars/train/jour. A ce propos, il faut relever qu'à elle seule, la ligne minière Annaba-Djebel Onk qui va de Ramdane Djamel (Skikda) à Bir El Ater (Tébessa) pèse 45% du chiffre d'affaires global de la SNTF, 55% du tonnage cumulé du réseau national et accapare 10% de la voierie de l'entreprise. Bien qu'elle soit également affectée par ce recul des exportations mais, à un degré moindre, l'Epan renouera avec la redynamisation de l'activité de ses installations et équipements mis en place. Car chaque année l'équilibre du trafic portuaire repose essentiellement sur les fluctuations des exportations du phosphate, de l'ammoniac et des hydrocarbures raffinés.