Les cellules de proximité ayant été créées dans les établissements de formation et de l'enseignement professionnels vont-elles contribuer à trouver des solutions en l'absence de débouchés au profit des stagiaires sortants ? Chargées de l'orientation et de l'accompagnement de ces derniers, ces structures, dernière trouvaille du ministère de tutelle destinée à assister la population en quête d'emploi ou de création d'activités dans le cadre des microentreprises, sauront-elles convaincre indirectement un environnement quelque peu hostile aux idées innovantes et peu ouvert aux initiatives fécondes ? L'évaluation de l'application des dispositifs de soutien de l'Etat à l'emploi (Ansej, Cnac, Angem et Blanche Algérie), depuis leur avènement, montre qu'il n'est pas toujours aisé pour les chômeurs de lancer leurs propres activités à cause des réticences des banques publiques en dépit de l'existence d'un fonds de garantie mis en place par les pouvoirs publics eux-mêmes. C'est dire que la mission des cellules de proximité, qui ont vu le jour dans les établissements de formation et de l'enseignement professionnels, s'avère quelque peu ardue dans un environnement en déficit de communication et éloigné des préoccupations des jeunes sans emploi. Les autres formules destinées à résorber le chômage, tels que les contrats de pré-emploi ou ceux à durée indéterminé (CDI), le filet social, etc., ont montré jusqu'ici leurs limites à telle enseigne que certains n'hésitent pas à les qualifier de « solutions de bricolage et de fuite en avant » devant le problème fondamental qu'est le chômage, lequel est à l'origine de la prolifération des fléaux sociaux (vol, drogue, émigration clandestine par mer, prostitution, agressions, etc.) Les perspectives d'emploi des diplômés des centres de formation et de l'enseignement professionnels ou autres sont à rechercher dans une véritable relance économique par le biais de l'injection d'investissements durables et créateurs de richesses et de valeur ajoutée. Aussi, la réflexion doit être centrée sur l'adéquation formation-emploi afin d'éviter le gâchis enregistré depuis plusieurs années au cours desquelles le pays a consenti d'énormes sacrifices financiers dans l'appareil de formation pour se retrouver aujourd'hui en panne d'une main-d'œuvre qualifiée, notamment dans les travaux publics, le bâtiment et l'entretien de l'environnement. La politique de formation doit être adaptée aux besoins du marché de l'emploi, qu'il faut réinventer en fonction des spécificités de la région et ses vecteurs de développement, en tenant compte de la saturation des secteurs d'activités qui n'arrivent plus à générer une plus value. C'est à ce prix qu'on pourra construire une économie locale performante en mesure de répondre aux exigences du consommateur et de pérenniser le développement dans tous ses aspects.