Le taux de participation de la communauté algérienne à l'étranger a été établi officiellement à 36,48%. En France, où sa présence est la plus significative (776 218 électeurs inscrits), il a été de 34,95%, tandis que Abdelaziz Bouteflika a recueilli 90,25% des voix, apprend-on de même source. Bien que des moyens conséquents aient été déployés pour sensibiliser les Algériens de France à l'importance de se rendre aux urnes (envoi de courriers personnalisés, appui des radios communautaires et médias locaux, sollicitation du mouvement associatif, de têtes de réseaux, appel au vote citoyen par des intellectuels, délocalisation de bureaux de vote : 76 sur 134…), seul un peu plus d'un tiers des inscrits sur les listes électorales a voté, plaçant les Algériens de France en décalage par rapport à leurs compatriotes d'Algérie. Toutefois, comme en Algérie, c'est Abdelaziz Bouteflika qui arrive largement en tête, suivi de très loin par Louisa Hanoune. Des six candidats, les électeurs en France ne connaissent que Abdelaziz Bouteflika, les autres, à l'exception de Louisa Hanoune, sont, pour eux, quasiment des inconnus. Cette réalité a été renforcée par la présence écrasante de Abdelaziz Bouteflika durant toute la campagne électorale, mais aussi durant les cinq jours de vote. Les moyens humains, matériels, financiers, logistiques, médiatiques mis en œuvre ont été d'une disproportion ahurissante. Si en Algérie, tous les candidats ont battu campagne, en France on n'a vu et entendu pratiquement que les partisans de Bouteflika. Seul Bouteflika a bénéficié d'observateurs dans chacun des 134 bureaux de vote répartis au niveau des 18 circonscriptions consulaires en France. En un mot, le terrain a été exclusivement occupé par Bouteflika et ses partisans. La puissance de la machine électorale déployée en sa faveur a été impressionnante et a certainement influé sur le choix fait en sa faveur. Comme attendu, il arrive en effet partout en tête, suivi de très loin par Louisa Hanoune. A titre d'exemple, pour la circonscription relevant du consulat général de Paris (Paris, plus les départements de l'Eure-et-Loir, du Loiret, du Cher, de l'Indre, de l'Indre-et-Loire, 73 873 inscrits), la participation annoncée de source officielle a été de 30,4%, en augmentation par rapport aux élections de 2004 (23%). Bouteflika a recueilli 90% des voix ; Louisa Hanoune 5,42% ; Djahid Younsi 1,41% ; Moussa Touati 1,3% ; Mohamed Saïd 1,03% ; Fawzi Rebaïne 0,7%. Au consulat de Bobigny, qui regroupe le plus grand nombre d'électeurs inscrits (85 575) pour un seul département (Seine-St-Denis) sur les 18 circonscriptions consulaires en France, Abdelaziz Bouteflika a remporté 85,46% des voix, Louisa Hanoune 9,56%, Moussa Touati 1,49%, Mohand Saïd 1,41%, Djahid Younsi 1,37%, Fawzi Rebaïne : 0,70%. Il est à rappeler que la participation électorale de la communauté algérienne en France a été de 33% à la dernière présidentielle de 2004 et de 14% aux législatives de 2007. Une des caractéristiques démographiques de l'électorat algérien en France est l'importance de la tranche des plus de 60 ans (31% de l'ensemble du corps électoral) et à l'autre extrémité la part des 18-20 ans (1%).