Les progrès notés par le simple citoyen, sous l'impulsion du wali de Constantine, au niveau du centre-ville et dans les quartiers environnants ne peuvent pas cacher les images d'insalubrité qui collent toujours à la ville des Ponts. A quelques encablures des principales artères de la ville, les décharges sauvages et improvisées poussent chaque jour, notamment dans les quartiers de Aouinet El Foul, Rahmani Achour, Bentellis et autres cités des Martyrs, Ben Boulaïd, Kouhil Lakhdar, El Bir et Djamel Abdennacer (Ciloc). Le phénomène que les élus de la ville incombent à l'incivisme des citoyens semble saper sérieusement les efforts déployés jusque-là par les services de l'hygiène et de l'assainissement. Du côté moyens et malgré la mobilisation de 80 millions de dinars en 2004 pour l'achat des équipements, la commune de Constantine n'est pas vraiment bien gâtée. Selon les chiffres qui nous ont été donnés par le responsable de la commission d'hygiène et d'assainissement, l'APC de Constantine dispose depuis 2004 de huit camions et treize bennes tasseuses, en sus de 300 balayeurs chargés de la collecte des déchets ménagers. Des moyens qui restent en deçà des espérances surtout que la municipalité est chargée de se débarrasser de 500 tonnes de déchets ménagers par jour dans les secteurs urbains de Sidi Rached, Boudraâ Salah, El Kantara, Bellevue et Sidi Mabrouk, alors que le secteur de Boudjenana, qui comprend aussi la cité du 5 Juillet 1962, a été confié à une entreprise privée. Si l'installation de 1600 bacs à ordures dans les principales artères de la ville et l'acquisition de quelques véhicules légers pour la collecte ont quelque peu facilité l'évacuation des déchets vers la décharge du 13e Km, la municipalité se trouve obligée d'acquérir 5000 autres bacs pour un montant avoisinant 2,5 milliards de centimes. Un lot nécessaire pour répondre à une demande de plus en plus importante. Le reste des secteurs situés sur l'autre côté de l'avenue de l'ALN ou du boulevard de l'Est, est du ressort de l'Entreprise publique communale polytravaux de Constantine (EPCPTC). Cette dernière semble être dépassée par les événements dans des secteurs populaires très vastes et marqués surtout par des constructions anarchiques avec la présence des bidonvilles qui pullulent et engendrent une multiplication de décharges sauvages aux abords des oueds. Des lieux qui ont pour noms Boumerzoug, Oued El Had, El Gammas, 4e Kilomètre, Ziadia, Chaâb Ersas et autres sites où les habitants ne connaissent pas encore les dévidoirs. Les déchets qui s'accumulent dans des décharges ouvertes à tous les vents restent plusieurs jours avant l'arrivée des camions de l'EPCPTC et dont les agents, mal équipés, retrouvent dans la plupart des cas des tas d'ordures brûlés par les riverains.