Avec leur compétence, leur expérience et leur savoir-faire, ils font le bonheur des économies occidentales. Comment donc faire bénéficier l'Algérie de ces compétences nationales expatriées ? La Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) estime en avoir trouvé la réponse. Laquelle ? C'est de mettre en place un réseau de contacts entre ces scientifiques et chercheurs algériens résidant à l'étranger et leurs homologues algériens, d'une part, et créer une «interface» qui facilitera le contact avec les responsables des institutions de la République et les opérateurs économiques publics et privés d'autre part. Pour ce faire, la Forem tiendra une conférence du 16 au 18 avril à Alger sur ces «compétences algériennes à l'étranger», qui regroupera d'éminents chercheurs et scientifiques algériens établis, notamment aux Etats-Unis d'Amérique, en Grande-Bretagne, en France, au Canada et en Belgique. Il s'agit, entre autres, de docteurs en médecine, de professeurs universitaires dans des spécialités pointues, de chercheurs dans le domaine des hautes technologies de la communication… Il y a ceux qui dirigent des instituts de recherche, des laboratoires de renommée mondiale et d'autres qui enseignent dans de prestigieuses universités. Parmi les participants venant de l'étranger, l'on peut citer Hamid Aït Abderrahim, professeur à l'Université catholique de Louvain, en Belgique, qui est également le directeur de l'institut des systèmes nucléaires avancés au centre de l'énergie nucléaire du même pays ; Ahmed Chenna, responsable d'un laboratoire de médecine à San Francisco ; Sid-Ahmed Benraouane, responsable du département stratégie managériale et organisation à l'Université du Minnesota (USA). La liste est encore longue. Ils sont au moins une quarantaine à y participer. La conférence est également ouverte aux universitaires et chercheurs évoluant en Algérie et tous ceux qui voudraient apporter leur contribution à la réussite de cette initiative, souligne le président de la Forem, Mustapha Khiati, lors d'une conférence de presse animée hier au centre de presse El Moudjahid. Le principal objectif de cette rencontre, qui aura lieu à l'hôtel de l'aéroport d'Alger, est de trouver des mécanismes à même d'orienter cette diaspora algérienne «qui veut s'impliquer dans le processus de développement du pays», explique M. Khiati pour lequel cette conférence serait une opportunité d'établir des liens professionnels «solides» entre les scientifiques résidant en Algérie et ceux travaillant à l'étranger. Le président de la Forem souhaite qu'après cette conférence, les portes des décideurs s'ouvrent aux compétences nationales résidant à l'étranger. Selon lui, les objectifs de cette initiative se concrétiseront à moyen et long termes. «Il faut laisser le temps au temps et travailler pour le long terme», a-t-il souligné. De son côté, Mohamed Boudjelal, chercheur et responsable dans un groupe pharmaceutique à Londres, a abondé dans le même sens que M.Khiati et estime qu'il faut mettre en place un «net working», réseau internet géré par des chercheurs, comme cela se fait dans les pays industrialisés. «Nous voulons aider notre pays et contribuer de là où nous sommes au développement de son économie. Mais nous n'avons pas à qui nous adresser», a-t-il relevé. Se référant à un bureau de statistiques américain, il indique qu'«environ 10 000 compétences algériennes, qui ont gardé leur nationalité, travaillent depuis l'an 2000 aux Etats-Unis». Ces estimations, a-t-il précisé, ne concernent que ceux titulaires d'un diplôme de magistère ou doctorat.