De Tébessa à Sedrata en passant par Souk Ahras et Guelma, des dizaines de mères et de pères n'arrivent pas à contacter la clinique Ste Thérèse de Annaba pour s'enquérir de l'état de santé de leurs bébés, pour les uns, et de leurs enfants en bas âge, pour les autres. Notre rédaction a été alertée par plusieurs parents et proches de ces petits malades très affolés et inquiets. « Des cartes téléphoniques défectueuses sont à l'origine de la panne prolongée de notre standard. Nous avons saisi la société en charge de sa maintenance pour leur réparation. Cette dernière ne semble pas prendre en considération notre activité spécifique et s'est montrée totalement défaillante. Des dispositions ont été prises pour faire en sorte que ce problème soit solutionné très rapidement », a indiqué Mlle Ghania Menadjah, directrice de l'établissement. Cependant, si l'obstacle induit par la panne du standard peut être contourné par le transfert des appels sur un poste, au plan de la gestion générale notamment en matière de propreté des lieux, rien à dire. Il n'en est pas de même sur le plan médical dont l'autorité n'est pas du ressort de la directrice. A ce niveau, l'anarchie est totale. Une attente de plus d'une heure et demie dans le secrétariat du chef de service médical dans la perspective d'un entretien avec ce dernier, nous a permis de constater que l'on s'occupe de tout sauf de la prise en charge des petits malades. Dans ce secrétariat comme dans les salles de soins, les discussions entre certains praticiens et certains infirmiers portent sur des sujets autres que la question de soulager les petits malades de leur souffrance ou comment rassurer leurs parents très inquiets. Sans respect pour les uns et les autres, les conversations se font à haute voix. Dans un but évident de donner une apparence d'affairement, des résidents, internes et autres praticiens, stéthoscope autour du cou ne cessent de faire le va-et-vient. Dans les salles d'hospitalisation, les cris de douleurs des enfants alités sont nombreux. Toutes ces questions sur la gestion de l'aspect médical devaient être abordées avec le médecin-chef. Après nous avoir laissé faire le pied de grue dans son secrétariat qui ne désemplissait pas de copains et d'amis de la secrétaire, le médecin-chef nous signifia indirectement une fin de non-recevoir. Du côté de la direction générale du centre hospitalo-universitaire Ibn Rochd dont dépend la clinique pédiatrique Ste Thérèse, l'on affirme que toutes les dispositions ont été prises pour la réparation du standard téléphonique. Abderahmane Saïdia, directeur général, a même précisé : « Nous allons mener une enquête pour situer les responsabilités dans cette situation. Tout dépassement sera sévèrement sanctionné. »