A Lazaib et Tifra, les citoyens refusent de s'acquitter de leurs factures. Leurs robinets sont à sec depuis des mois». La crise du précieux liquide touche de plein fouet pratiquement toute la daïra de Tigzirt. Par endroits, c'est la commune qui assure l'approvisionnement des ménages. C'est le cas à Iflissen, une proche municipalité. «Nous recevons deux citernes par semaine. C'est insuffisant. La quantité d'eau acheminée samedi et mardi ne tient pas plus de quatre heures de temps. Et puis, il faut attendre son tour pour remplir quelques bidons. On ne peut plus tenir le coup dans ces conditions», témoigne un habitant de la cité des 48 Logements rencontré à Tigzirt. Un peu partout à travers les hameaux éparpillés, la population a soif été comme hiver. «Le problème de l'eau potable reste posé pour toute la région à longueur d'année. Dans les villages de Lazaib, Tifra et Cherfa, l'eau n'a pas coulé dans les foyers depuis trois mois au moins», fait remarquer le président de l'APC de Tigzirt. La chaîne côtière qui alimente les daïras de Tigzirt et de Makouda n'arrive pas à elle seule à répondre aux besoins de plus en plus grandissants des habitants. «Elle tombe souvent en panne. Son réseau est très vétuste. Quand on intervient à un endroit pour effectuer la réparation, une autre fuite éclate sur un autre point du réseau. Aussi, les dernières crues de oued Sébaou ont causé des dommages importants aux stations de pompage de Sidi Naâmane»,déplore le même responsable. Il ajoutera : «Nous espérons que les services concernés par ce problème au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou prendront toutes les dispositions nécessaires afin de trouver des solutions rapides qui permettraient de rétablir l'alimentation en eau potable pour la population de cette région.» Le casse-tête demeure entier pour les autorités locales en dépit de la mise en service d'une station de déssalement de l'eau de mer à Tassalast, l'année dernière. Pour cause, l'installation tombe souvent en panne. Explication du président de l'APC : «A chaque fois que la mer est agitée, les crépines se bouchent, les pompes s'arrêtent de fonctionner et l'eau ne passe plus dans les conduites. Pour effectuer la réparation, il faut des plongeurs sous-marins spécialisés dont nous ne disposons pas ici.» En attendant la remise en état de la station qui alimentait la ville Tigzirt, les habitants sont soumis à un rationnement drastique. «Nous recevons l'eau tous les trois jours», dira un cafetier. Là-haut sur la montagne, la pénurie est chronique. A l'approche de la saison des grandes chaleurs où la consommation décuple, la situation risque de se compliquer davantage pour la population. Idem pour les estivants qui affluent en grand nombre chaque été vers cette charmante ville balnéaire, en quête de quelques jours de repos. M.Ighilahriz se veut rassurant : «Toutes les dispositions et les moyens seront pris et mobilisés par la commune pour répondre à la demande en eau potable de la population et des estivants», dit-il.