La station de dessalement de Tassalast n'a pas réglé le problème des pénuries d'eau potable. Chaque année, le problème des pénuries d'eau potable refait surface dans la daïra de Tigzirt, notamment à l'occasion de la trêve estivale. Cet été aussi, ce problème semble resurgir, d'ores et déjà, à quelques jours seulement de l'ouverture de la saison. Les habitants et les commerçants de cette région côtière appréhendent des coupures fréquentes de l'eau potable étant donné que, selon un bon nombre de citoyens, le réseau d'alimentation est vétuste. C'est pour cela, d'ailleurs, que des perturbations sont souvent signalées çà et là aussi bien dans le centre-ville que dans les quartiers limitrophes ainsi que dans les villages. « Espérons bien que cet été, nous n'allons pas subir les mêmes problèmes que les années précédentes où les habitants et les estivants ont passé, plusieurs fois, une semaine sans eau potable dans les robinets. Les commerçants et les restaurateurs ainsi que les autres établissements touristiques achetaient de l'eau pour permettre d'assurer leur activité », nous dira un citoyen de la région. Notre interlocuteur ajoute également que même pour acheter une citerne d'eau devient un véritable calvaire étant donné que la demande est de plus en plus grande. « Il faut dire que les quelques puits de Feraoun ne peuvent aucunement satisfaire pratiquement tous les villages de la daïra, surtout ceux d'Iflissen où l'eau potable n'a pas coulé des robinets depuis plus d'un mois dans certains villages. A l'exception du chef-lieu de la commune d'Iflissen et quelques bourgades, les robinets sont souvent à sec dans le reste de la région », nous a ajouté un autre citoyen de la localité. Il est vrai que les localités de la Kabylie maritime souffrent de la problématique de l'alimentation en ce liquide précieux, en attendant la réalisation du projet de transfert des eaux du barrage de Taksebt qui n'est malheureusement pas pour demain. La station de dessalement de l'eau de mer de Tassalast qui alimente, jusque-là, seulement la ville de Tigzirt, n'arrive pas à régler le problème. Des pannes sont souvent signalées dans cet équipement hydraulique mis en service en août 2004. Notons aussi, que cette station est d'une capacité de 2500 m3 par jour. Nous avons voulu, mainte fois, avoir plus de détails sur l'alimentation du littoral en matière d'eau potable, auprès de l'unité de Tigzirt de l'Algérienne des eaux, ADE, mais en vain. Les choses étant centralisées au niveau du chef d'unité, rien ne peut filtrer en l'absence de ce dernier qui est chaque jour sur le terrain, selon sa secrétaire. Mais, toutefois, les citoyens de la région ne cessent de nous faire part de leurs déboires. D'ailleurs, les habitants de la cité des 18 bungalows de la ville côtière de Tigzirt, ne savent plus à quel saint se vouer. Ils ont, disent-ils, interpellé mainte fois les responsables locaux et les services de l'Algérienne des eaux sur le problème de l'eau polluée qui coule de leurs robinets mais en vain. « C'est un calvaire que nous vivons depuis maintenant, plus de six mois. L'eau qui coule de nos robinets est vraiment polluée. Elle est de couleur rouge. Elle peut provoquer des maladies qui peuvent se déclencher du jour au lendemain. On ne peut même pas se laver les mains avec cette eau, c'est un danger », nous dira un habitant de ce quartier, venu la semaine dernière à notre bureau. Selon lui, le problème ce sont les conduites qui sont devenues vétustes, alors que les services de l'ADE n'ont pas, dit-il, daigné se déplacer sur les lieux pour procéder à leur réparation. Et le citoyen demeure toujours pénalisé de cette situation qui perdure, surtout avec l'arrivée de la saison estivale, une période favorable pour l'apparition des maladies à transmission hydrique (MTH). Cela étant, les habitants de la cité des 18 bungalows de la ville ne cessent d'interpeller les responsables concernés à agir avant, disent-ils, qu'il ne soit trop tard. « C'est la vie de nos enfants qui est exposée au danger », nous a ajouté un citoyen de cette cité. Enfin, si les responsables locaux rassurent sur la disponibilité de l'eau potable cet été, les habitants et les commerçants de la région appréhendent toujours le scénario des années précédentes.