Les émeutes qui ont secoué cette semaine la majorité des communes de la wilaya d'El Tarf ont donné lieu à l'interpellation de 22 personnes par les services de la sûreté de wilaya. Identifiés comme étant les principaux meneurs, ils ont été présentés avant-hier devant le procureur de la République près le tribunal de Dréan (El Tarf) qui a ordonné, hier, la mise sous mandat de dépôt de 19 d'entre eux. Etant mineurs, trois adolescents ont bénéficié d'une citation directe. Activement recherchés, 12 autres émeutiers font actuellement l'objet d'un mandat d'amener. Ils comparaîtront à la barre des accusés du même tribunal la semaine prochaine pour y répondre de troubles à l'ordre public et attroupements non autorisés, outrage à corps constitué, destruction des biens d'autrui et port d'armes prohibées. Avec plusieurs centaines d'autres, ces 22 jeunes avaient saccagé et brûlé partiellement le siège de la sûreté urbaine de la commune de Chbaïta Mokhtar avant d'occuper la voie publique dès le déclenchement des émeutes. Après avoir dressé des barrages avec des pneus brûlés, des troncs d'arbres, d'objets hétéroclites et ordonné aux automobilistes et conducteurs d'autobus de rebrousser chemin sous peine de voir leurs biens incendiés, ils ont tenté de prendre d'assaut le siège de l'APC. Les affrontements entre les jeunes révoltés et les forces de l'ordre présentes en nombre, ont fait 28 blessés de part et d'autre. Hospitalisés, leurs jours, selon des sources médicales des wilayas d'El Tarf et de Annaba, sont hors de danger. Un calme précaire régnait, hier, sur les lieux. Les brigades antiémeute en faction devant les édifices de l'Etat sont toujours en place pour parer à toute éventualité. Policiers et gendarmes contrôlent toutes les cités qui ont vécu au rythme des émeutes. Les services communaux se sont consacré aux opérations de nettoiement des détritus toujours visibles au lendemain des échauffourées. De retour d'Alger, après avoir assisté à l'investiture du président de la République, le wali d'El Tarf s'est réuni hier avec ses collaborateurs. Il a vivement critiqué leur manière d'intervenir lors des émeutes, notamment les élus qui, selon nos sources, n'ont pas été à la hauteur des évènements. Rappelons que la wilaya d'El Tarf a connu ces deux derniers jours des manifestations de colère. Les émeutes s'étaient propagées pour atteindre d'autres localités voisines dont les communes de Dréan, Chihani, Besbes et Chatt. C'est presque dans le même contexte de manifestation et de troubles à l'ordre public que la commune de Oued El Aneb de Annaba a vécu hier. Devant l'absence d'un interlocuteur à même de répondre à leurs revendications, les protestataires ont pris d'assaut le siège de l'APC. Durant plusieurs heures, les protestataires ont cadenassé l'accès en réclamant la présence du premier responsable de la wilaya de Annaba. Ce dernier refuse toujours d'intervenir.