Le Mouvement démocratique social et laïque (MDSL) a renouvelé hier sa proposition de rencontre avec toutes les forces démocratiques pour, dit-il, « réfléchir ensemble à une alternative autre que celle du système et de son allié l'islamisme politique ». Tout en estimant que les libertés d'expression, de réunion, de rassemblement, d'édition, de grève, pourtant garanties par la loi de ce même système, sont violées quotidiennement, le MDSL ne cache pas ses craintes d'une « situation qui peut conduire à l'implosion de l'Algérie ». Il appelle les forces démocratiques à transcender leurs divergences et à tout faire pour que le rassemblement puisse se réaliser dans toute sa diversité. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le comité national de préparation des assises du MDSL rappelle que « toute la mouvance démocratique a appelé au lendemain de la mascarade électorale du 9 avril à ce rassemblement ». Pour ce mouvement, encore non agréé, « l'intérêt général commande de se retrouver autour d'une table ou autour d'une action de masse, comme celle du 1er mai prochain, pour soutenir l'appel des syndicats autonomes ». A ses yeux, il n'est jamais trop tard pour consacrer ses efforts afin d'atteindre cet objectif. Pour le MDSL, l'élection présidentielle du 9 avril « a démontré encore une fois que le pouvoir ne s'embarrasse d'aucun scrupule pour faire passer en force une candidature au mépris du peuple et des lois qui régissent le pays comme le dernier tripatouillage de la Constitution ». Et de s'interroger : « Au nom de quoi le pouvoir s'arroge-t-il le droit de violer la Constitution, d'imposer toujours son candidat et d'engloutir des sommes faramineuses dans toutes sortes de dépenses à son profit exclusif ? » Au niveau social et économique, la situation du pays continue, selon le MDSL, à se dégrader malgré les réserves de change gigantesques (150 milliards de dollars). « Aucune vision stratégique du pays, aucun plan d'investissement, explosion de l'informel dans tous les domaines, cherté de la vie avec un pouvoir d'achat faible, logement inaccessible, transport insuffisant, chômage de plus en plus préoccupant, émeutes répétitives, encouragement à la résurgence du tribalisme et sectes religieuses (zaouias), recrudescence de la violence dans les stades, etc. », estime le MDSL. Ce dernier, profitant de la célébration du mouvement berbère, a rendu hommage à la mémoire des victimes des événements de 2001 et rappelle que tamazight, langue officielle, contribuera à l'émergence d'une Algérie respectueuse de sa diversité et de ses richesses culturelles.