Le principal porte-parole des Tigres tamouls du Sri Lanka s'est rendu aux forces armées gouvernementales, a affirmé hier l'armée qui poursuit son offensive finale contre les rebelles dans le nord-est de l'île. Velayudam Dayanidi, alias « Daya Master », s'est livré aux soldats de Colombo à l'entrée de la petite bande de terre de 12 à 14 km2 toujours aux mains des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), selon un communiqué de l'armée. Un autre cadre du LTTE, surnommé « George » et ancien proche de l'ex-chef de la vitrine politique des Tigres, S.P. Thamilselvan, assassiné en novembre 2007, s'est également rendu, selon la même source. Des milliers de civils, de la dernière zone, encore aux mains des rebelles tamouls du Sri Lanka, continuaient à fuir hier dans le nord-est de l'île, a annoncé le ministère de la Défense en assurant une nouvelle fois que les Tigres étaient en passe de perdre la guerre. « Le nombre de civils qui ont fui le périmètre des Tigres depuis lundi s'établit à 81 420 personnes », soit 20 000 de plus que le chiffre annoncé dans la matinée, a indiqué le porte-parole du ministère, Keheliya Rambukwella, ajoutant que davantage de gens étaient attendus dans la journée. « Nos opérations de secours pour les civils se poursuivent (...) Notre priorité est de les sortir de la zone des combats », a-t-il assuré. Cet exode spectaculaire a été déclenché par le « sauvetage » ce week-end par l'armée de quelques milliers de Tamouls coincés avec les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), dont une ligne de fortification avait sauté. Si ces statistiques de réfugiés étaient exactes, cela signifierait qu'il ne resterait plus aucun habitant tamoul dans la zone de guerre. Pendant des semaines, Colombo les évaluait en effet à 70 000. Selon les chiffres de l'ONU, ils seraient encore 20 000 servant de « boucliers humains » aux Tigres. L'armée grignote depuis mardi les derniers 12 à 14 km2 tenus par les insurgés, lesquels ont accusé les militaires d'avoir massacré plus de 1000 civils dans des bombardements lundi. « Le LTTE a perdu toutes ses capacités militaires. Il mène une bataille perdue d'avance », a estimé M. Rambukwella. L'avenir de la rébellion dépend maintenant du sort du chef suprême des Tigres, Velupillaï Prabhakaran, invisible depuis 18 mois et qui avait jusqu'à mardi pour se rendre. Le porte-parole du ministère de la Défense a dit « croire fortement » que Tigre n° 1, comme on le surnomme, est terré avec ses partisans dans leur ultime poche de résistance.