–Votre visite en Algérie coïncide, à peu de jours près, avec celle du président Sarkozy. Est-ce un hasard du calendrier ou un choix délibéré ? – Je suis flatté que vous pensiez que je décide de l'agenda du président Sarkozy ! Plus sérieusement, disons que la nature fait bien les choses. C'est là une illustration parfaite de la volonté réciproque de travailler ensemble pour le bien de nos peuples. Je ne vous cache pas que je me félicite de cette heureuse opportunité, le président de la République française conforte ainsi notre volonté de réaliser de grands projets industriels au profit de nos deux pays. – L'argument de la sécurité est souvent avancé pour justifier la frilosité des investisseurs français, un groupe d'envergure mondiale comme Saint-Gobain peut-il s'arrêter à de telles contingences ? – Je prends acte de votre question qui, à l'évidence peut, en effet, poser problème. Il est vrai que les circonstances se sont parfois révélées inquiétantes comme dans bien d'autres pays. Néanmoins, un grand groupe comme le nôtre doit dépasser les contingences que vous évoquez avec toutes les précautions qui s'imposent. Il se doit de faire entière confiance aux autorités et travailler comme il le fait dans tous les pays du monde. Le but premier de Saint-Gobain est de participer au développement de l'industrie algérienne au bénéfice du bien commun au travers de nos métiers dédiés à la construction. – Quelle est la place de l'Algérie dans votre stratégie de développement international ? – La proximité historique et géographique, les échanges séculairement ininterrompus entre nos deux nations ne peuvent que m'inciter à donner une place de plus en plus privilégiée à un pays ami comme l'Algérie. La vigueur de votre pays, les pôles de compétence qu'il recèle et la dynamique impulsée en font un partenaire de premier rang internationalement reconnu. Soyez convaincus que de grandes et belles perspectives se profilent déjà, confortées par nos premières réalisations : Bouira, Ouled Djellal,… – Vous avez choisi un cadre dirigeant de Saint-Gobain d'origine algérienne, comme directeur pour l'Algérie, cela correspond-il à un choix stratégique de votre part ou bien est-ce l'indice d'une perception particulière de ce pays ? – Non. Mais permettez-moi d'apprécier le fait que vous mettez en avant l'origine algérienne de ce dirigeant. En vérité, seuls les compétences et le cursus professionnel ont fait que ce collaborateur de qualité a été jugé apte à assumer cette importante responsabilité. Je ne peux m'empêcher cependant de vous dire que cette opportune «coïncidence» fait le bonheur de celui qui est aujourd'hui appelé à cette fonction. Je sais qu'il ne ménagera pas ses efforts pour la pleine réussite de ce partenariat industriel.