Le magasin, fermé sur décision des autorités locales, servait de chambrée pour les victimes, toutes originaires de l'intérieur du pays. «Les trois premières victimes ont pu être sauvées avant minuit, le quatrième, à 4h du matin, alors qu'une cinquième victime n'a été retirée de sous les décombres qu'à 11h du matin. Les blessés ont été admis au service des urgences de l'hôpital Mustapha», soutient M. Bakhti, chargé de communication à la Protection civile. «Le gérant de la gargote a refusé de quitter l'immeuble désaffecté en usant, selon M. Zitouni, P/APC d'Alger-centre, de tous les subterfuges pour se soustraire à la vigilance des services de sécurité.» En fin de compte, il a été placé sous mandat de dépôt. Pour l'élu, le mis en cause est doublement coupable, d'autant plus que des arrêtés de démolition lui ont été signifiés. «Les huit autres commerçants de cette rue marchande ont accepté d'être affectés dans d'autres sites choisis par l'APC, mais lui est revenu incognito rouvrir son commerce pour y héberger des travailleurs dans la clandestinité», insiste M. Zitouni qui ajoute que le commerçant narguait les autorités et n'a pas fait cas de la vie de ses employés. Classé rouge par les services du CTC, cet immeuble devait être évacué il y a une année, mais les 11 familles qui l'occupent ont refusé d'en être délogées. Ce n'est qu'après qu'ils aient constaté que la bâtisse risquait réellement de s'effondrer qu'ils sont venus à l'APC demander de quitter les lieux, deux jours avant le début du mois de Ramadhan. «Ces familles ont accepté d'être relogées à Saoula, à Aïn Naâdja et Mahelma. Pour leur part, les commerçants ont été invités à ramener leurs dossiers alors que l'Etat n'est pas obligé de les compenser. Des sites leur ont été proposés à Zéralda, Baba Hacène, Beni-Messous», assure M. Zitouni. Deux autres immeubles occupés par une dizaine d'habitants dans la même rue ont été évacués. Lesdits immeubles devaient être démolis en même temps que celui qui s'est effondré hier. 72 autres immeubles menaçant ruine, occupés par plus de 700 habitants, ont été démolis dans toute la commune. Le P/APC, qui reprend les commandes à la faveur des élections locales, fait remarquer que l'une des raisons de la «vétusté» des habitations, ce sont les copropriétaires qui ne font pas en sorte que l'immeuble soit pris en charge. «95% des habitations à Alger-centre sont réellement menacées»