Des locataires sont unanimes, les travaux d'extension du métro d'Alger causent des dégâts à leurs habitations. Les travaux sur la ligne 1 du métro d'Alger causeraient des fissures sur des immeubles. Tel est le constat fait par les habitants des immeubles de Bab El Oued, où un puits est en cours de réalisation à l'intérieur du jardin Prague. La terrasse de deux appartements au moins, situés juste en face du chantier s'est fissurée : «Le plafond de l'appartement de mon voisin s'est effondré le 20 novembre dernier. Dieu merci, il n'y a pas eu de victimes, mais des dégâts considérables. Chez moi, la terrasse gondolée présente un trou béant. Un jour ou l'autre, tout le plafond s'effondrera», prédit M. Zitouni, habitant de l'immeuble n°3 de la rue Boubella Mohamed, situé en face du chantier. Des travaux de forage sont en cours dans le jardin Prague, partiellement démolit. La grue du groupement de travaux en génie civil passe au-dessus de l'immeuble dont une partie des plafonds s'est effondrée. M. Zitouni n'a pas attendu l'effondrement du plafond pour saisir les services de l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) sans recevoir de réponses satisfaisantes. «Des travaux d'extension du métro dans cette partie de la ligne (place des Martyrs, Bab El Oued) ont été lancés en 2010. Des correspondances ont été envoyées par nos soins à l'EMA le 20 mars et 30 novembre 2011. Aucune suite valable n'a été donnée à ces lettres. Nous sommes convaincus que ce sont les travaux du métro qui ont fragilisé notre immeuble situé juste en face du forage. Avant le lancement du chantier, je n'ai pas remarqué d'infiltrations d'eau ni de fissures sur les murs et le plafond, comme l'ont bien constaté les agents du CTC (LCTE) venus expertiser les immeubles. Les agents de l'EMA sont passés, mais ils n'ont fait que constater les dégâts dus aux vibrations. L'un des agents a reconnu que les travaux menés par l'entreprise sont la goûte qui a fait déborder le vase», relève Zitouni. Les assurances sont passés chez les copropriétaires de l'immeuble de la rue Boubella. «Les agents de l'assurance sont passés, mais on n'a pas vu les agents une deuxième fois», s'étonne Zitouni. L'APC s'en lave les mains ! Désespérés par l'indifférence de l'EMA, les copropriétaires de l'immeuble ont adressé également des courriers à l'APC et à la wilaya déléguée de Bab El Oued. Tout en affirmant ne pas pouvoir engager des travaux de réhabilitation, l'APC a mis en avant, dans sa réponse, le décret 83-666 publié le 12 novembre 1983 fixant les règles relatives à la copropriété et à la gestion des immeubles collectifs. «Nous avons adressé la doléance aux services de l'OPGI de Bir Mourad Raïs, ces derniers nous ont affirmé ne plus être propriétaire de l'immeuble depuis la cession des biens de l'Etat (loi 81-01). Les travaux dans les parties communes doivent être pris en charge par les copropriétaires», peut-on lire dans la réponse de l'APC de Bab El Oued adressée le 6 décembre dernier à l'un des copropriétaires. Les habitants assurent ne pas être responsables des fissures, donc les travaux ne sont pas de leur ressort : l'EMA est seule capable d'indemniser les occupants de l'immeuble. «Nous ne pouvons pas prendre en charge les travaux, les copropriétaires n'ont pas les moyens de payer 100 000 DA pour refaire les plafonds, nous avons acheté les fonds sans plus», précise Zitouni qui attend une réponse «satisfaisante» de l'entreprise du métro, qui ne répond pas à ses sollicitations. Contactée par nos soins, l'EMA, nous renvoie au ministère des Transport dont le chargé de communication ne répond pas aux journalistes.