L'APC veut préserver l'aspect à cette rue qui s'est énormément dégradée en réhabilitant l'immeuble n°11, théâtre d'un effondrement mortel en décembre 2007. L'appellation actuelle est Ahmed Chaïb, mais n'est connue que par peu de personnes. La rue Tanger a gardé son nom, mais surtout ses nombreux clients. Des personnes affluent dans cette rue à toute heure de la journée. Les restaurants qui ne désemplissent pas reçoivent souvent des pensionnaires des nombreux hôtels des de La Casbah et d'Alger-Centre. « Nous recevons toujours une clientèle fidèle qui, même si elle change de lieu de travail préfère revenir. Nous avons même une convention avec une entreprise italienne. Le choix de ses employés s'est porté sur notre établissement », assure, tout fier, le gérant d'un restaurant situé dans un cul-de–sac. La rue souffre pourtant de le la patine du temps : des immeubles, datant tous de l'époque coloniale, se dégradent à vue d'œil. Des balustrades ont été installées dernièrement au bas d'un bâtiment désaffecté (n°11) pour éviter l'effondrement complet de ses pans sur des piétons. « L'immeuble a été touché de plein fouet par le séisme, des familles ont été relogées et les commerçants obligés de fermer pour éviter plus de dégâts. D'ailleurs, un drame s'est produit dans le rez-de-chaussée lorsque les planchers ont cédé », relève M. Bettache, vice-président à l'APC d'Alger-centre. Deux morts et trois blessés, dont un grièvement, ont en effet été enregistrés dans l'effondrement : les planchers de la bâtisse de quatre étages se sont affaissés en décembre 2007 sur le rez-de-chaussée faisant office de fast-food. Le magasin, fermé sur décision des autorités locales, servait de chambrée pour les victimes, toutes originaires de l'intérieur du pays. « Les trois premières victimes ont pu être sauvées avant minuit, la quatrième à 4h du matin, alors qu'une cinquième n'a été retirée de sous les décombres qu'à 11h. Les blessés ont été admis au service des urgences de l'hôpital Mustapha », nous a affirmé Bakhti, chargé de communication à la Protection civile (voir El Watan 2 décembre 2007). « Le gérant de la gargote a refusé de quitter l'immeuble désaffecté en usant, nous a dit pour sa part M. Zitouni, P/APC d'Alger-centre, de tous les subterfuges pour se soustraire à la vigilance des services de sécurité. » L'APC veut préserver l'aspect architectural de cette rue qui s'est énormément dégradée. « 3 immeubles ont été démolis et 14 familles relogées à l'occasion. Nous voulons garder l'aspect original de cette rue. L'APC prend en charge actuellement de la réhabilitation de la rue Ben M'Hidi (ex-rue d'Isly), mais nous comptons prendre en charge l'immeuble en question, mais seuls les commerçants peuvent retourner dans les locaux », nous a indiqué Bettache.