L'ONU a appelé, vendredi, Israël à geler les ordres de destruction de maisons de Palestiniens à El Qods-est, affirmant que quelque 60 000 Palestiniens étaient menacés de perdre leur logement si toutes les constructions non autorisées devaient être rasées. L'Office de l'ONU pour la coordination des activités humanitaires (OCHA) a affirmé dans un rapport qu' « au moins 28% des maisons palestiniennes à El Qods-est ont été construites sans les permis nécessaires », la municipalité israélienne de la ville n'accordant ces permis qu'au compte-gouttes aux résidents arabes dans la partie occupée et annexée d'El Qods. « En conséquence, au moins 60 000 Palestiniens sur les 225 000 qui habitent à El Qods-est risquent de voir leur habitation détruite par les autorités israéliennes », a ajouté l'OCHA. Selon le rapport, 1500 ordres de démolition ont à ce jour été émis à El Qods-est. « S'ils devaient être appliqués, cela déplacera près de 9000 personnes, dont environ un moitié d'enfants. » L'OCHA affirme que seulement 13% de la superficie d'El Qods-est, occupée par Israël en 1967 avant d'être annexée, étaient réservés par les autorités israéliennes à la construction palestinienne, « alors qu'un tiers d'El Qods-est annexée a été confisqué au profit de projets de colonisation où habitent plus de 195 000 colons israéliens ». Quelque 2000 constructions palestiniennes ont été détruites à El Qods-est depuis 1967, dont plus de 670 entre 2000 et 2008, selon le bureau des Nations unies. La politique israélienne en matière de construction dans la ville « engendre un déficit de 1100 logements par an dans les communautés palestiniennes d'El Qods-est », a affirmé l'OCHA. « Les événements récents montrent que la municipalité d'El Qods va maintenir et peut-être accélérer sa politique de démolition de maisons à El Qods-est », a ajouté le rapport. Dans ce contexte, l'OCHA « recommande aux autorités israéliennes de geler les ordres de destruction en attente d'application » et de mettre en œuvre « une planification urbaine adéquate pour remédier à la crise du logement à El Qods-est dans le cadre de leurs obligations en tant que puissance occupante ». Rien que ces dernières semaines, la municipalité israélienne d'El Qods a émis des dizaines d'ordres de démolition de maisons construites sans permis dans des quartiers palestiniens de la ville, suscitant une levée de boucliers de la population palestinienne et des critiques de la communauté internationale. Lieberman, une « menace » pour Israël Le nouveau ministre israélien des Affaires étrangères, l'ultranationaliste Avigdor Lieberman, est « une menace évidente pour la démocratie israélienne », affirme l'ancien président du Parlement israélien, Avraham Burg. « Lieberman est raciste et xénophobe », a ajouté M. Burg, également ex-président de l'Agence juive, organisme para-gouvernemental chargé de l'immigration en Israël, dans un entretien au journal espagnol El Mundo. Il est « une simple illusion électorale. Le problème n'est pas le personnage, mais l'énorme soutien populaire qu'il a obtenu lors des élections », a poursuivi M. Burg, juif religieux et ex-militant du mouvement anti-colonisation La paix Maintenant, aujourd'hui homme d'affaires. M. Lieberman, chef du parti d'extrême droite Israël Beiteinou, a provoqué, dès son entrée en fonction début avril, des remous en Israël et à l'étranger en adoptant des positions dures vis-à-vis des Palestiniens et des Syriens. Selon lui, il existe par ailleurs un risque « potentiel de conflit grave et sanguinaire entre juifs ». En outre, si Israël « sait comment réagir en temps de guerres, tragédies ou persécutions », le pays « se retrouve perdu face à la paix et à la tranquillité », selon M. Burg qui préconise de « changer l'ADN des juifs, qui a toujours été ‘'le monde est contre nous'' et devrait être ‘‘nous, avec le monde, d'égal à égal'' ». En juin 2007, M. Burg avait affirmé à l'occasion de la publication de son livre Vaincre Hitler qu'Israël était « un ghetto sioniste » porteur de sa propre fin, parce qu'il se définissant comme Etat juif.