C'est un jeune dévoué qui veut, semble-t-il, se mettre, d'ores et déjà, au diapason des réalisateurs cinématographiques à la notoriété bien établie. Il a, d'ailleurs, une ambition avérée en la matière. Akli Seghilani compte réussir là où beaucoup ont échoué. Après des études universitaires à Tizi Ouzou, ce natif de Maâtkas, la trentaine à peine bouclée, à décroché également, en France, un diplôme supérieur en cinéma. Depuis, il a su relever le défi. Ces produits ont fasciné les férus du 7e Art. Rencontré à Grenoble (France), il a bien voulu nous parler de ses produits. Vous vous êtes particulièrement distingué par votre court métrage intitulé Tharewla (La fuite), un film qui a eu un franc succès, notamment en France. Pouvez-vous nous parler un peu de ce produit ? Ce film est le reflet d'une image qu'on essaye de voiler mais tout le monde semble connaître la réalité de la chose. Cela dit, dans ce produit, j'essaye de mettre en scène une situation qui préoccupe quotidiennement les jeunes en Kabylie. La fuite, ce mot qui revient constamment chez la classe juvénile. En somme, l'essentiel du film tourne autour de l'histoire d'un jeune kabyle qui s'accroche à l'idée de quitter l'Algérie. Son grand-père, un ancien émigré, l'incite sans cesse à rester dans son pays. Un conflit de génération s'installe entre les deux hommes. Ce film, tourné en Kabylie en 2007, a été déjà diffusé par BRTV. Ensuite, il a été projeté à Grenoble devant une assistance nombreuse qui a bien apprécié ce produit sous-titré en français par l'écrivain Mohamed Aouine que je remercie au passage. J'ai réalisé aussi un moyen métrage (L'insaisie) et des reportages audiovisuels sur la face cachée de la France. Comment avez-vous eu l'idée de vous lancer dans le domaine du cinéma et de traiter surtout des thèmes ayant trait à l'immigration. Par nostalgie ? Ma rencontre avec l'écrivain Mohamed Aouine m'a donné une motivation inouïe pour me lancer de manière régulière dans la production cinématographique. Vous dites par nostalgie. Peut-être oui car, tout un chacun qui vit loin des siens ne peut aucunement rompre avec cet attachement viscéral à son pays natal. Mais aussi, faut-il le dire, les images que l'on se fait sur la France quand on est au bled ne sont pas forcément celles qu'on trouve ici. Donc, je veux mettre en évidence tout ce qui peut servir à faire connaître aux téléspectateurs la réalité du terrain, mais pas le monde virtuel de la chose. Côté projets, avez-vous des produits en chantier ? Oui, actuellement, je suis en train de préparer un autre film. J'essaye, en fait, de fusionner deux nouvelles écrites par mon ami Mohamed Aouine qui je compte adapter en kabyle pour en faire un scenario qui concorde parfaitement avec la vie au bled. Il s'agit d'un produit intitulé Chfawath (les souvenirs). Je traite des sujets universels qui sortent de l'ordinaire. Car, moi, depuis mes débuts dans le 7e Art, je suis beaucoup plus attiré par l'art pittoresque. Par quoi voulez-vous conclure cette interview ? En France, il y a plusieurs associations qui travaillent dans le sens d'aider les promoteurs de projets cinématographiques. Mais, moi, je tourne mes films en Kabylie. Pour cela, je souhaite que les institutions de la culture en Algérie fassent un geste pour une éventuelle aide.