Les habitants des quartiers de Rouissia, Dakhla, Aïn Araïs, R'mali, Tibhirine et autres, vivent dans une situation d'isolement total dû à l'impraticabilité de l'axe routier principal desservant leurs zones d'habitations. Cette situation cauchemardesque, qui perdure depuis plusieurs mois, est due aux travaux d'un chantier inachevé de réhabilitation de cette voie et dont le démarrage avait été perturbé par les aléas climatiques de la saison hivernale. Une pluviométrie exceptionnelle s'était, en effet, abattue sur la région cette année, et a engendré un retard dudit chantier, selon les propos des entrepreneurs qui se sont succédé pour la réalisation de ce projet. La population de la périphérie nord-est du centre-ville de Médéa en a ainsi fait les frais, en se retrouvant coincée au milieu d'une route complètement dégradée après les premiers travaux de décapage et d'ouverture de tranchées pour le drainage des eaux. A la suite de plusieurs réclamations des riverains, les autorités se sont déplacées sur le site et n'ont pu changer grand-chose, malgré les bonnes volontés et ce, compte tenu de la complexité du terrain et de l'abondance des eaux souterraines. En attendant, les travailleurs et les écoliers de cette zone continuent à emprunter quotidiennement et péniblement ce bout de chemin devenu un véritable chemin de croix. « Les piétons, nous disent certains habitants, doivent se munir tous les matins de deux paires de chaussures, une pour traverser la zone boueuse et l'autre pour le centre-ville ». Pour ceux qui prennent le bus ou la voiture, ils sont obligés de contourner la commune de Médéa pour passer par la commune voisine de Draâ Esmar en vue de rejoindre le centre de Médéa. Ce grand détour de plusieurs kilomètres est devenu pour les usagers un trajet agaçant et fatiguant. « De même, les épiciers installés le long de cette route ne sont pas épargnés par cette pénible situation, et voient leurs commerces péricliter car presque aucun livreur ne s'aventure dans ces zones pour les approvisionner en marchandises », nous affirment-ils. D'autres citoyens soutiennent qu'ils ne peuvent compter que sur l'aide des voisins pour évacuer leurs malades sur les épaules. Face à cette terrible situation, ces habitants n'ont d'autres recours que de renouveler leurs appels aux responsables concernés en vue d'inciter les entreprises de réalisation à redoubler d'efforts pour achever les travaux engagés et mettre ainsi fin à leur calvaire.