Les citoyens s'insurgent contre les conditions de vie pénibles. Les habitants de la localité de Ouled Anane ont tenu à manifester leur ras-le-bol d'une situation qui perdure en bloquant, il y a quelques jours, l'accès aux sièges de l'APC et de la daïra. En se retrouvant isolés dans leur paisible bourgade depuis que la route reliant celle-ci à la ville d'El Milia est devenue impraticable, des dizaines de personnes ont pris le soin d'aller frapper directement à la porte des responsables locaux. Ces derniers ont été priés de sortir de leur bureau pour aller voir l'état de cette route, totalement impraticable, selon le témoignage de quelques habitants. Réitérant avec dépit le pénible isolement dans lequel ils vivent, de nombreux citoyens de cette localité racontent qu'ils sont contraints de se lever, quotidiennement, avant même l'appel de la prière d'« El Sobh » afin de se rendre au travail. Depuis que les transporteurs privés ont décidé de ne plus desservir cette localité pour protester, justement, contre l'état de la route, les élèves éprouvent également les pires difficultés à rallier leurs établissements scolaires à El Milia. « C'est dans des conditions extrêmement pénibles que nos enfants parcourent plusieurs kilomètres à pied matin et soir en l'absence d'un moyen de transport pour pouvoir étudier », témoignent des habitants, lesquels insistent sur l'urgence absolue de la réfection de la seule route reliant la bourgade où ils habitent à la ville d'El Milia. Cette route reste également d'une extrême utilité pour les habitants des localités de Labaâdache et T'har, qui vivotent depuis déjà longtemps dans les mêmes conditions d'isolement, particulièrement lors des périodes de grandes intempéries. Ceci dit, les habitants évoquent d'autres préoccupations dans les doléances présentées aux responsables locaux et invitent ces derniers à accélérer la procédure d'ouverture de la salle de soins, restée fermée depuis sa réalisation il y a deux années. L'AEP est aussi un motif de mécontentement pour la population, qui attend depuis des mois l'ouverture des vannes après la mise en place de tout un réseau de distribution d'eau. Confinée quelque part dans les recoins montagneux de la région d'El Mila, Ouled Anane, qui a connu l'enfer du terrorisme en 1998 lorsque deux de ses meilleurs enfants ont été égorgés par un groupe d'assassins, espère retrouver une certaine prospérité à la faveur du retour au calme de cette localité. Poussés par la peur à l'époque de ces événements tragiques, plusieurs habitants ont fui leur domicile avant d'y revenir il y a quelques années. Ce retour a cependant été entravé par l'état de la route et par l'absence de bien d'autres commodités pouvant garantir un minimum de confort à la population.