Dans le but d'insuffler une nouvelle dynamique à la filière pomme de terre, dans la wilaya de Guelma, les professionnels du secteur se sont réunis, ce lundi, à l'institut technologique moyen agricole (ITMA). Cette initiative tend, nous dit-on, à cibler les multiplicateurs de la semence de pomme de terre, et expliquer le rôle stratégique de ce secteur. D'emblée, les débats ont été ouverts entre les agriculteurs multiplicateurs, les établissements producteurs, les membres de l'association filière pomme de terre de Guelma d'une part, et les représentants du centre national de contrôle et de certification (CNCC), le président de la Chambre d'agriculture, le DSA, les représentants de l'institut national de la protection des végétaux (INPV) et de l'institut technologique des cultures maraîchères et industrielles (ITCMI) de la wilaya de Guelma, d'autre part mettant au jour les problèmes auxquels sont confrontés les différents acteurs de la filière pomme de terre, et ce depuis quelques années déjà. En effet, le directeur régional du CNCC, dans son allocution introductive expliquera à l'assistance les modalités du contrat de multiplication de semences de pomme de terre, établi entre l'établissement producteur et l'agriculteur multiplicateur, pièce indispensable définissant les obligations et engagements de celui-ci à produire de la semence de pomme de terre pour le compte de l'établissement producteur conformément à un cahier des charges rigoureux, tout en mettant l'accent sur les visites de contrôle des parcelles de multiplication par les techniciens et les agents contrôleurs désignés par le CNCC. Il faudrait respecter et appliquer, selon eux, les recommandations de l'itinéraire technique requis, de la préparation du sol jusqu'à la récolte, conserver les étiquettes et les sacs des semences pour l'identification des lots de la semence-mère utilisée, mais encore récolter les parcelles ayant fait l'objet d'un certificat d'agrément provisoire (CAP), livré le jour même, et mener l'intégralité des semences dans des caisses au centre de collecte de l'établissement producteur, sachant que toute déviation (vente hors filière) est prohibée. Concernant les obligations de cet établissement, celui-ci assure l'approvisionnement en semences-mères, d'après les modalités établies conjointement, et dans les délais impartis. Il assure également le stockage de la production sous froid pendant une durée réglementaire variant de 45 à 60 jours. De nouvelles recommandations ont été édictées par le responsable de la CNCC en direction des établissements producteurs. A ce propos il dira ceci: «Les semences, au moment de la réception ne doivent plus être conditionnées dans des filets en plastique ou des cageots, mais dans des sacs de 50 kg, fermés et étiquetés». Ne voyant pas d'un bon œil cette nouvelle astreinte, les intéressés répliqueront: «Cela est une charge supplémentaire pour nous, vu que le sac vaut 60 DA pièce, et il n'est pas toujours disponible sur le marché». L'indisponibilité des engrais et semences-mères sont les deux problèmes majeurs évoqués par les agriculteurs. En réponse à leurs doléances, le DSA de Guelma dira : « Le wali a pris des dispositions pour qu'une dérogation soit délivrée par le ministère de l'industrie et des mines. Les Cassap de Guelma et Hammam Debagh devront être approvisionnées incessamment». Pour ce qui est des semences-mères, leur indisponibilité sur le marché crée, selon les différents intervenants, des dysfonctionnements à tous les niveaux de la filière. A ce sujet, le président de la Chambre d'agriculture précisera: «les agriculteurs sont confrontés au coût de la semence et intrants (engrais et l'hectare revient à 500 000 DA». Notons enfin, et à titre informatif, que les objectifs du CNCC, sont d'atteindre 150 ha de terres destinées à la multiplication de la pomme de terre, car aujourd'hui, seule une cinquantaine d'hectares se maintiennent difficilement. Il existe, à Guelma, trois établissements producteurs, à savoir la Cassap, Bezemlel Omar et l'entreprise Mohamedatni, dotés d'une capacité de stockage globale de 7500 m3 sous froid. Deux autres établissements sont en voie d'obtenir leur agrément. Par ailleurs, cette filière pomme de terre compte également une quinzaine d'agriculteurs multiplicateurs de semences.