Taxelant, commune située à une soixantaine de km à l'ouest de Batna, était hier la scène d'une tentative d'immolation de la part d'un jeune pour exiger que justice soit rendue pour le décès de son frère qu'il considère avoir été victime de tortures par des éléments de la Gendarmerie nationale. Pour rappel, Soltane Hriga, 26 ans, a été arrêté par les gendarmes dans la nuit du 1er novembre écoulé pour «ivresse publique». Il devait passer la nuit en cellule, et le lendemain à sa sortie, il a déclaré à son frère venu s'enquérir à son sujet qu'il avait fait l'objet de maltraitance de la part de deux gendarmes qu'il aurait nommés, et ce, en présence du chef de brigade. Evacué plus tard à l'hôpital de Merouana à cause de douleurs qu'il ressentait, il décéda une heure après son arrivée à l'établissement sanitaire. Les résultats de l'autopsie instruite par le procureur n'avaient, alors, pas satisfait la famille, d'autant plus que le rapport incriminait la prise de psychotropes. A ce titre et depuis, le frère de la victime n'a eu de cesse d'exiger l'exhumation du corps aux fins d'une contre-expertise. Las d'attendre une réponse, il s'est présenté hier avec un jerrican d'essence, a escaladé le mur du siège de l'APC et une fois sur le toit s'est aspergé et a exigé la venue du chef du groupement de la gendarmerie, en menaçant de s'immoler si sa revendication n'est pas satisfaite. En effet, le chef du groupement s'est présenté et s'est entretenu avec lui en lui promettant de punir les mis en cause. Les deux gendarmes mis en cause font l'objet, signale-t-on, d'une enquête depuis plus d'une semaine. Hier, c'était le tour de l'adjudant, a-t-on appris auprès des proches de la famille. Par ailleurs, Kouceila Zerguine, avocat mandaté par la famille, nous a déclaré qu'il s'apprête à déposer plainte auprès du juge d'instruction, car, a-t-il précisé, l'enquête n'a été ouverte qu'auprès du procureur.