Spécialiste de la littérature maghrébine et auteur de nombreuses publications à caractères académiques, Denise Brahimi dont les ouvrages sont une référence pour la rigueur qui caractérise les analyses qui y sont développées a été pionnière de la recherche littéraire en Algérie aussi bien avant qu'après l'indépendance. Venue à Médèa à l'invitation de l'université Yahia Farès, elle a assuré plusieurs séances de cours donnés sous forme de dialogue avec les étudiants. Intérogée sur le contenu du cours, elle dira que celui-ci concerne deux domaines littéraires articulés autour de le littérature française du XXe siècle où on voit défiler les grands noms dont Gide, Camus, Sartre... et les littératures francophones dont les littératures maghrébines. Pour ces dernières, l'accent étant mis sur la littérature algérienne depuis l'indépendance : « Ce cours est l'occasion de mettre en valeur certaines correspondances entre la littérature algérienne et la littérature française sur des problèmes communs - Ces littératures ont été inspirées par la résistance à l'oppression, car elles abordent des questions cruciales, telles que la montée des totalitarismes, la défense des idéaux démocratiques et les attitudes des auteurs face au terrorisme. » Ayant fait partie des enseignants qui ont relancé l'université algérienne après l'indépendance et formé des générations qui ont, par la suite, pris la relève, Denise Brahimi considère que la marque qui caractérise les étudiants algériens est leur désir d'apprendre et leur grande capacité d'attention. « L'espoir clairement formulé est de stimuler la jeune création qui, probablement est déjà en train de se développer. C'est ce qui ressort de l'attitude très positive des étudiants » A propos de l'arrivée d'un grand nombre de jeunes auteurs, elle indiquera que la littérature est un domaine d'étude, d'autant plus intéressant qu'un laps de temps très court, elle a vu se succéder plusieurs générations d'écrivains dont les préoccupations et le style sont différents. D'ailleurs, dira-t-elle, son rapide passage en Algérie lui a permis de se procurer nombre d'ouvrages publiés par des éditeurs algériens qui, tous, manifestent un souci très louable de favoriser la recherche, notamment par la republication de textes anciens qui n'étaient accessibles que dans de rares bibliothèques. Cet essor de l'édition algérienne est un atout considérable pour les jeunes chercheurs. Concernant le développement de la presse, elle soulignera sa surprise de constater que, s'agissant de littérature, les suppléments culturels et littéraires de certains journaux, notamment El Watan, correspondent au contenu des cours destinés aux étudiants de langue française. Pour Mme Fatiha Boulefred, directrice le l'institut des langues, la présence d'une spécialiste de la littérature auréolée de la palme académique, de l'ordre du mérite et auteurs d'un grand nombre d'ouvrages consacrés à la littérature et au cinéma correspond au plus haut niveau d'enseignement magistral de la littérature française. Ce qui est d'une grande conséquence sur les connaissances dispensées aux étudiants du département de français.