En effet, depuis le début de la commercialisation de plusieurs sortes de liqueurs dans des bouteilles en verre dites «jetables», notre environnement ne cesse d'endurer l'incivisme crescendo des citoyens qui n'hésitent pas à jeter, n'importe où, l'emballage de leur boisson après usage. En conséquence, les bas-côtés de nos routes sont remplis par ces emballages vides. Partout où notre regard s'arrête un instant, on voit des bouteilles de bière, de vin et des cannettes s'amonceler. Une pollution nouvelle et supplémentaire qui s'ajoute déjà à une longue liste d'atteintes à l'environnement dans la wilaya de Tizi Ouzou. Un phénomène nouveau dans la conduite des citoyens, et qui n'épargne aucune région ni même les villages, rendant ainsi le décor de notre entourage des plus insoutenables. Pour illustrer cette malheureuse réalité, touchant à présent toutes les localités de la wilaya, nous avons rendu visite à deux lieux distincts : le premier site, c'est au niveau du barrage de Taksebt à Oued Aïssi. Ici, comme partout ailleurs, les usagers, où du moins les passagers occasionnels de la route bordant le barrage, tout au long de ses 17 km, ont sans doute dû remarquer l'ampleur des dégâts que cause leur irresponsabilité vis-vis de la nature. A certains endroits, l'eau de ce barrage se couvre de bouteilles et autres emballages flottants, qu'on jette après avoir admiré le paysage. Cependant, les autorités locales qui n'ont pas trouvé de solution à ce phénomène au niveau de ce barrage, ont érigé une file de haies afin d'empêcher les automobilistes de s'arrêter sur les côtés de la route. Une décision qui a mis fin, non pas à l'agression de l'environnement, mais aux nombreuses visites qu'effectuent les familles des autres régions du pays qui viennent dans le seul but d'admirer ce lieu. Le second site est un étang se trouvant au bord de la RN25, à une dizaine de kilomètres au sud de la wilaya. A cet endroit, à quelques mètres seulement d'un barrage militaire, des vendeurs de boissons alcoolisées se sont installés en toute impunité. Ainsi, ce lieu est devenu un dépotoir de bouteilles de bière et de cannettes. Le constat est plus qu'alarmant, vu les quantités immenses de verre qui s'entassent en bordure de ce point d'eau. Une situation dramatique où la responsabilité directe des citoyens est, incontestablement, soulignée. Car, même si l'Etat et leurs services déploient tous leurs moyens, il ne peuvent pas venir à bout de cette agression collective de l'environnement. Toutefois, l'Etat ne doit pas fermer les yeux pour autant en raison de la dégradation effrénée qu'accuse la nature à cause de ce comportement insensé des citoyens. En somme, les autorités locales, la société civile en général, et particulièrement les associations s'occupant de la préservation et la défense de l'environnement, sont vivement interpellées afin de se pencher en urgence sur cette question.