L'angoisse des quelque 130 travailleurs de l'Entreprise de transport et de distribution d'énergie (ETDE) de Béjaïa quant à l'avenir de leur outil de travail n'est pas prés de s'atténuer. Il y a un mois pourtant, et à l'issue notamment d'une grève de la faim douloureuse qui a vu deux grévistes se faire hospitaliser, des promesses ont été faites par les pouvoirs publics de remédier à la situation. Mais à en croire les membres de la section syndicale de l'unité, non seulement le statu quo perdure, mais les gros nuages semblent de plus en plus compromettre les horizons de cette entreprise de salariés. Si trois mois de salaires sur les 17 impayés ont été effectivement versés aux travailleurs, l'attente reste de mise pour le restant des arriérés. « On nous avait assuré qu'une fois l'élection présidentielle passée, nos revendications allaient être prises en charge, du mois une solution tranchée allait être adoptée ; nous attendons toujours », confie un syndicaliste. Notre interlocuteur tient à avertir que la structure syndicale ne pourra pas indéfiniment contenir le mécontentement exacerbé du collectif, déjà éprouvé par plusieurs mois d'attente anxieuse, qui menace d'actions « radicales » pour interpeller les autorités. Pour rappel, la reprise par les salariés de l'ETDE Béjaïa ne s'est pas faite, selon les travailleurs, sans le legs d'une dette faramineuse qui a alourdit la trésorerie de l'entreprise et que les nouveaux actionnaires se sont retrouvés dans l'obligation d'assumer. Une situation aggravée par la contraction du plan de charges de l'unité dont le personnel, à en croire les syndicalistes, est réduit à attendre une providentielle offre de marché. « On nous avait promis une aide à travers l'affectation de nouveau chantiers, mais l'aide est non seulement pas parvenue, mais nous avions un chantier à Aokas qui vient d'être bloqué pour des raisons que nous ignorons », expose un syndicaliste.