C'est apporter également la preuve confirmant la volonté politique du système de se pérenniser au pouvoir et dans les institutions de l'Etat, malgré l'instabilité constitutionnelle générée par la crise de l'été 1962. En effet, la première Constitution de 1963, sous la présidence de Benbella Ahmed, a été élaborée par un certain clan, dans le cinéma Majestic, et adoptée, ainsi tarée, par une Assemblée constituante cooptée. Cette dernière ne peut être que restreinte quant à sa représentation de toute la société nationale en réalité marginalisée. Cette Constitution sera amendée successivement en 1976 par le président Houari Boumédiène, après le coup d'Etat militaire du 19 juin 1965, puis en 1989 par le président Chadli Bendjedid, après les émeutes populaires du 5 octobre 1988 et enfin en 1996, par le président Liamine Zeroual. Il ne faut pas oublier que ces présidents militent au sein du même parti unique dit du FLN, auquel ils ont assuré le bourgeonnement et la pérennité à la tête du pouvoir autoritaire et des institutions de l'Etat. Or, l'émancipation et le développement de la citoyenne et du citoyen exigent l'instauration de la démocratie effective en Algérie à l'instar des peuples du monde évolué. Ce qui va permettre à l'individu de jouir de tous ses droits dont la liberté responsable, et d'éviter l'étouffement ou le remplacement de sa propre conscience par celle des commis de l'Etat ou des représentants élus qui doivent être tous à son service, dans le respect, la justice et l'équité. Il est notoire que la pierre angulaire de la construction de la démocratie se situe au niveau de l'Assemblée constituante représentative de l'ensemble des sensibilités politiques et socioculturelles de notre société sans exclusion aucune et en dehors de l'autoritarisme, certes. Une telle Assemblée unifiera les différentes communautés par leur participation active à l'élaboration et à l'adoption du projet de Constitution à faire entériner par notre peuple. Cette assemblée aura rempli le rôle unificateur et consensuel, à l'image du burnous du prophète Mohammed (QSSSL) ayant permis aux représentants des différentes tribus, sans aucune exclusion de saisir un pan du burnous au milieu duquel a été déposée la pierre noire et de participer ainsi au transport de celle-ci vers la mosquée désignée, dans une bonne action collective. Mais l'actuel tamtam publicitaire pour le 4e amendement de la Constitution n'annonce en réalité qu'une nouvelle fausse solution, à la fois, à la crise politique multiforme de la République algérienne démocratique et populaire et au mal vivre dont souffre la majorité du peuple. D'où la double nécessité impérieuse d'abandonner pacifiquement, de préférence, le pouvoir autoritaire injustifié et illégitime d'une part, et de refonder démocratiquement l'Etat et ses institutions sur des bases saines, sur l'éthique politique et sur les valeurs humaines dégagées des instincts bestiaux de la loi du plus fort ou du plus fourbe, d'autre part. Incha Allah. L'auteur est : Docteur en ophtalmologie médicale