Abdelaziz Rahabi, ancien ministre Mon cher Omar, je voulais juste te dire, ainsi qu'au chroniqueur Chawki Amari, toute ma réprobation devant une énième instrumentalisation de la justice que le pouvoir politique veut présenter comme une limite à la liberté d'expression alors qu'elle est par nature sa plus sérieuse garantie. Le calendrier politique va accentuer le verrouillage de l'expression des journalistes, des intellectuels, des syndicats autonomes… pour perpétuer un monologue en circuit fermé. Il y a peu de raisons que les mêmes hommes et les mêmes conditions ne produisent pas les mêmes effets. Bien fraternellement Maâmar Farah, fondateur chroniqueur du Soir d'Algérie «Au-delà de Omar et Chawki, c'est le symbole El Watan qui est visé !» Consterné par le jugement arbitraire et scandaleux prononcé contre mes frères Omar et Chawki, je tiens à leur exprimer, ainsi qu'au quotidien El Watan, mon entière solidarité et toute ma sympathie. C'est un titre symbole qui est visé et tout indique que cette sentence dépasse la seule compétence du juge qui l'a prononcée tant elle est dangereuse et porteuse des plus graves menaces sur la presse indépendante. Elle vient rompre une période de «paix» entre le pouvoir et notre corporation, étape entamée au lendemain de la grâce présidentielle qui a concerné toutes les affaires jugées ou en instance, dans un signal fort qui mettait un terme à un véritable harcèlement. On sortait d'un véritable cauchemar qui a failli compromettre les chances de survie de nos titres fragilisées par un environnement sociopolitique défavorable, des conditions économiques précaires et une pression insoutenable de la part des autorités. Aujourd'hui, il est opportun de s'interroger sur les motivations réelles de cette décision qui frappe deux hommes parmi les plus prestigieux et les plus talentueux de la presse algérienne francophone. A chacun d'en tirer les conclusions qui s'imposent mais c'est au pouvoir, en premier, de bien en mesurer la portée alors que notre pays est classé parmi les plus répressifs en matière de libertés de la presse. Est-ce ainsi que l'on prépare la campagne pour le prix Nobel du président Bouteflika ? Je pense qu'il est urgent de plancher sur la question de la dépénalisation des écrits journalistiques : on met en prison les criminels et les bandits, pas les journalistes. Les jeter dans les geôles est un acte innommable qui rappelle les plus sombres périodes de l'histoire humaine et demeure le signe des pires dictatures. L'Algérie, son pouvoir politique, son Sénat et son Parlement doivent agir vite pour arrêter cet état de fait qui nous éloigne du statut de pays démocratique. A mes confrères éprouvés, je leur renouvelle toute ma solidarité et invite chaque homme libre de ce pays à en faire de même, en écrivant un e-mail, comme je l'ai fait, ou en envoyant un fax à notre cher El Watan auquel je souhaite davantage de succès sur la voie qu'il a choisie et qui nous honore tous. Votre frère Parti Ahd 54 Le bureau de la wilaya de Bouira du parti Ahd 54 et l'ensemble des militants sont abattus par le verdict rendu à l'encontre des journalistes M. Belhouchet Omar et M. Chawki Amari Ils assurent ces derniers de leur soutien indéfectible à la liberté d'expression. Vive l'Algérie libre et indépendante – Par le secrétaire de wilaya et ancien candidat aux élections législatives M. Abib Mohand Ameziane Groupe parlementaire du RCD Lors de sa réunion hebdomadaire du dimanche 9 mars 2008, le groupe parlementaire du Rassemblement pour la culture et la démocratie a tenu à exprimer sa solidarité à l'endroit de Chawki Amari et Omar Belhouchet, injustement condamnés pour délit d'opinion. Cet acte rappelle que la liberté de la presse est soumise à une pénalisation d'un autre âge, qui bride la liberté d'expression et par conséquent le projet démocratique. La liberté de la presse est l'un des piliers majeurs de l'Etat de droit. A ce titre, le groupe parlementaire du Rassemblement pour la culture et la démocratie se tient aux côtés des deux journalistes d'El Watan pour la défendre et la promouvoir. Le président Djamel Ferdjallah Initiative civique pour le respect de la Constitution (ICRC) Omar Belhouchet, directeur d'EI Watan, et Chawki Amari, journaliste, ont été condamnés, en appel, à deux mois de prison ferme suite à une plainte déposée contre eux par le wali de Jijel. Quelques jours auparavant, c'était le journaliste d'Echourouk qui était sommé par huissier de s'acquitter immédiatement de la somme de 4 millions de dinars à laquelle la justice l'avait condamné lui et son directeur de publication. A Annaba, c'est le correspondant d'Ennahar El Jadid, Noureddine Boukraâ, qui risque d'être incarcéré pour une affaire de diffamation. Les exemples pourraient se multiplier. Au-delà de l'inquiétude que ces intimidations suscitent dans toute la corporation des journalistes et des médias, laquelle se voit contrainte à l'autocensure, c'est surtout le droit de la société à être informée qui risque, avec de tels actes, d'être remis définitivement en cause. Ces grossières intimidations sont destinées à museler les journalistes, à un moment où le régime voudrait réviser la Constitution afin de permettre au président actuel de briguer un troisième mandat à la tête de l'Etat. L'Initiative civique pour le respect de la Constitution (ICRC), lancée pour dénoncer ce coup de force anticonstitutionnel, estime que nos libertés sont aujourd'hui plus que jamais menacées. Elle exprime sa solidarité à Omar Belhouchet, Chawki Amari, Noureddine Boukraâ et à tous les journalistes inquiétés dans l'exercice de leurs fonctions. Elle dénonce ces agissements qui n'ont d'autres finalités que de faire taire toute voix libre dans notre pays. L'Initiative civique pour le respect de la Constitution (ICRC) appelle la classe politique et la société civile à défendre la liberté d'expression et la liberté de la presse, sans lesquelles seule la voix du régime et de ses satellites serait entendue en Algérie. Intersyndicale autonome de la Fonction publique L'intersyndicale autonome de la Fonction publique a appris avec consternation la condamnation à une peine de prison du directeur de la publication d'El Watan Omar Belhouchet et du chroniqueur Chawki Amari. L'intersyndicale autonome de la Fonction publique constate qu'une fois de plus le pouvoir a recours à l'instrumentalisation de l'appareil judiciaire à des fins politiques. La condamnation des deux journalistes d'El Watan signifie que la liberté d'expression et la liberté de la presse sont en danger aujourd'hui en Algérie. L'intersyndicale autonome de la Fonction publique exprime son soutien et sa solidarité active à Omar Belhouchet et Chawki Amari, dénonce les violations de la liberté d'expression et de la liberté de la presse, interpelle l'ensemble des syndicats autonomes et la classe politique pour se mobiliser pour la défense de la liberté d'expression. – Les syndicats membres de l'intersyndicale autonome de la Fonction publique CNAPEST, CLA, SNAPAP, SATEF, SNTE, SNPEM, CECA, CNES Dr Ahmed Bouguarche, Modern & Classical Languages & Literatures, California State University, Northridge, Northridge, CA 91330-8247, USA Je suis un lecteur assidu de votre journal et je suis vraiment troublé par la condamnation de Belhouchet et de Amari dont j'adore les chroniques. Je veux juste vous exprimer ma solidarité et mon soutien moral aux deux journalistes mais aussi à toute l'équipe du journal. Je vous remercie pour tout ce que vous faites, vous qui vivez en Algérie en face d'un pouvoir qui n'hésitera pas à mettre en prison tout individu qui ne le glorifie pas. Encore une fois merci et dites-vous que vous ne serez jamais seuls. Bon courage à toute l'équipe d'El Watan. A. Toumi, lecteur Au moment où le monde entier bouge et se rapproche de plus en plus, grâce au droit incontestable des peuples : le droit d'information, hélas, nos chers frères Belhouchet et Chawki sont victimes de la continuité de la désinformation et la politique de «tout va bien yassidi». Je manifeste mon soutien avec gratitude et respect aux confrères et à leur longue expérience dans cette fonction noble. Tenez bon. (Vive l'Algérie) Hind Cadi (Alger) Tous les matins, en lisant le billet de Chawki Amari, je me dis comment notre beau pays peut être dans cet état de dégradation, quand de tels talents existent ? Il y a des jours où je me dis que c'est parce qu'il y a de tels talents que le pays n'a pas complètement sombré dans la folie (jusqu'à quand ?). Alors, j'espère pouvoir continuer à me poser cette question, et que la voix de Chawki Amari ne soit pas étouffée. Je tiens à vous exprimer ma solidarité de cette manière, par ce mail, en espérant que votre expression à vous demeure votre journal et sa diffusion, ainsi que tous les autres journaux. J'espère que l'acquis (le seul ?) de ces dernières années, à savoir une presse, aussi imparfaite soit-elle, ne nous soit pas enlevé, lui aussi. Puissions-nous continuer à exister à travers vous. Bon courage. Une lectrice Voilà bientôt un lustre que nous assistons, impuissants, au jour le jour, à l'érosion continue, insidieuse, de nos libertés citoyennes, les plus élémentaires. Voilà, bientôt un lustre que les notions de droits et de devoirs, de respect des lois édictées, de responsabilité, censée être assumée, ont déserté notre contrée, cette République démocratique et populaire, notre référence et notre horizon. Mais, vaille que vaille, malgré l'adversité, nous avons continué, chacun dans sa sphère d'intervention, à refuser le non-droit, à affirmer la souveraineté des lois, à dénoncer les manquements et à pointer les dérobades des responsables : des exemples de ces actions individuelles ou collectives abondent… Je suis convaincue que cette attitude citoyenne, dans ce lourd climat d'assujetissement, doit beaucoup au recours potentiel que représente la presse indépendante. Elle permet aux citoyens l'espoir de préserver encore leur dignité. Comme disait le poète turc, Nazim Hikmet, du fond de sa geôle : «Je crie, je crie… être captif, là n'est pas la question, il s'agit de ne pas se rendre.» Oui, nous aussi sommes captifs d'un pouvoir qui a entrepris de nous déposséder de nos droits de citoyens républicains et nous transformer en sujets, dont n'est attendue qu'allégeance. Comme Nazim Hikmet, refusons de nous rendre! Dénonçons donc cette décision inique qui a condamné des journalistes pour avoir fait leur métier d'informer leurs lecteurs de la disqualification d'un wali par ses administrés. Une telle décision de «justice» est très grave par ses effets. Elle institue, de fait, l'immunité des walis devenus intouchables, bâillonnant notre seul recours, en tant que citoyens face à l'arbitraire. C'est affirmer aussi que la gestion d'un wali ne pourrait être contestée que par le pouvoir lui-même, dans un jeu subtil de rapports de force internes. Exit donc, la notion d'Etat républicain. Oui, cette décision augure de sombres lendemains… pour les journalistes, mais aussi pour nous, acteurs sociaux ou simples citoyens, c'est ce qui fait sa gravité. Djamel, lecteur Je vis en France depuis toujours et je suis citoyen algérien. Je vous lis tous les jours sur internet. Si je vous écrit c'est pour m'élever avec vigueur contre le semblant de justice que la cour de Jijel à la solde d'un certain pouvoir condamne à de la prison ferme des journalistes dès qu'ils essayent de faire leur travail. Ces pratiques d'un autre temps en disent long sur la caste de ces gens qui gouvernent l'Algérie. Jusqu'où iront-ils en abusant de leur pouvoir ? Dommage pour notre pays. En solidarité, veuillez messieurs recevoir mes respectueuses salutations.