A Tébessa, alors que de nombreux patients, notamment ceux atteints de maladies chroniques ou de cancers, se plaignent de l'inefficacité ou des effets secondaires des médicaments génériques, un mouvement de retour vers les remèdes naturels s'installe avec force. Des plantes comme l'ortie appelée communement (El Houriga) ou l'euphorbe (en arabe Loubina), combinées à des produits comme le miel, gagnent en popularité, portées par les réseaux sociaux et les témoignages de guérison. Parmi les plantes les plus sollicitées, l'ortie occupe une place de choix. Longtemps considérée comme une mauvaise herbe, elle s'affirme désormais comme une alliée précieuse pour de nombreux malades. Riche en minéraux, en fer, en magnésium et en vitamines, elle est plébiscitée pour ses propriétés anti-inflammatoires et diurétiques. Pour les patients souffrant de prostatite, par exemple, l'ortie est souvent consommée sous forme d'infusions ou de salades. « En quelques semaines, j'ai ressenti une amélioration notable », témoigne un sexagénaire de Tébessa. « J'avais tout essayé, sans succès, mais l'ortie m'a apporté un soulagement que je n'espérais plus. » Résultat : la demande pour cette plante explose, au point qu'elle devient difficile à trouver dans certaines régions. Les plate-formes numériques jouent un rôle décisif dans la popularisation de ces pratiques. Des groupes et forums dédiés à la médecine naturelle regroupent des milliers de membres partageant astuces, recettes et retours d'expérience. Ce phénomène témoigne d'un changement de paradigme : face à une médecine conventionnelle parfois jugée inaccessible ou décevante, les patients se réapproprient leur santé, souvent à travers des solutions ancrées dans les savoirs traditionnels. Cependant, ce recours massif aux remèdes naturels n'est pas sans risques. Si l'ortie et le miel présentent des vertus indéniables, leur utilisation nécessite une bonne connaissance des dosages et des interactions potentielles avec les traitements conventionnels. « Les plantes ne sont pas anodines. Certaines peuvent provoquer des effets secondaires sérieux ou interférer avec des médicaments », avertit un phytothérapeute. Pour les maladies graves, telles que le cancer, les experts soulignent qu'il est crucial de ne pas délaisser les traitements médicaux au profit de solutions naturelles. « Les plantes peuvent accompagner les soins, mais elles ne doivent pas les remplacer sans avis médical », précise un oncologue. Face à cette tendance, la médecine conventionnelle est mise au défi d'intégrer davantage les savoirs traditionnels et de répondre aux attentes des patients en quête de traitements efficaces et moins agressifs. Une collaboration entre science et nature pourrait alors offrir une approche plus globale et respectueuse de la santé humaine. En attendant, le succès des plantes médicinales, à l'image de l'ortie, reflète une aspiration profonde : celle d'un retour à des solutions simples et accessibles, enracinées dans les richesses de la nature.