Un nombre inquiétant de bâtisses ont été érigées au-dessus des conduites de gaz (16 700 m), alors que 226 vannes destinées à la coupure du gaz en cas d'incident sont carrément supprimées suite à ce grave phénomène. L'on imagine les dégâts qui peuvent être occasionnés si une fuite ou un accident se produit puisqu'il serait carrément impossible de fermer ces vannes afin d'éviter le pire. Les régions où les ouvrages sont les plus agressés sont situées généralement dans les localités de Bouarfa, Ben Achour, Ouled Yaïch, Beni Mered, Zaouïa, Beni Tamou, cité Ben Aïchouba (Mouzaïa), Sidi Khlifa, Borgone (El Affroun), Bougara, Boufarik, Soumaâ, Bahli, Ben Chabane, Larabaâ et Bouinane. En l'absence d'un bilan relatif aux victimes de ces dépassements, une source fiable nous informe d'accidents quotidiens subis par les citoyens ou les ouvriers sur chantier. A Blida, l'ambiance est vraiment propice pour les «hors-la-loi», puisque personne n'ose les stopper lorsqu'ils mettent leur vie et celle des autres en danger. Sonelgaz de Blida a recensé durant l'année 2007 l'existence, au niveau de toute la wilaya, de 1395 constructions jouxtant des poteaux et des fils électriques pouvant mettre en péril leurs occupants. Comment ces derniers ont-ils pu obtenir des permis de construire des APC alors que les normes de sécurité sont claires, puisque la réglementation interdit l'édification à côté des ouvrages électriques ? Les nombreuses correspondances adressées à la gendarmerie, à la wilaya et autres administrations pour «au moins stabiliser ce phénomène», selon le chargé de communication, sont restées sans suite. D'après un document établi par la direction régionale de la société, le nombre d'agressions enregistrées sur le réseau moyenne tension dépasse les 420 cas et sont présentes surtout dans la région de Blida (125 cas), Boufarik (120), Mouzaïa (90) et de Larbaâ (85). Les agressions touchant le réseau basse tension sont plus importantes avec plus de 720 cas (280 à Blida, 170 à Mouzaïa, 190 à Boufarik et 130 à Larbaâ). Par ailleurs, ces agressions demeurent aussi une cause parmi tant d'autres qui perturbent l'alimentation en énergie électrique de plusieurs foyers blidéens. «Les agressions des ouvrages de Sonelgaz, la casse des isolateurs en verre qui sont implantés au niveau des poteaux pour réguler l'électricité par des enfants munis de lance-pierres (la fameuse tire-boulettes), la fraude et les arbres, qui sont implantés dans des propriétés privées et nécessitant l'élagage puisqu'ils touchent les fils électriques, sont autant de facteurs qui causent la perturbation du courant électrique au sein de plusieurs foyers», nous dira M. Atri du service technique de Sonelgaz de Blida, lequel nous cite l'exemple du calvaire des familles habitant les hauteurs de la ville des Roses, comme Hamlleli et Mimèche, qui assistent souvent à des coupures de courant à cause de ces facteurs. «Ces problèmes engendrent non seulement des désagréments et des dangers pour les citoyens, mais également des pertes énormes pour Sonelgaz», ajouta notre interlocuteur. Enfin, les nombreuses sonnettes d'alarmes et doléances envoyées aux autorités locales n'ont jamais été prises en considération en dépit du danger de tous ces dépassements. Peut-être qu'elles attendent les grandes catastrophes pour réagir.