Des citoyens n'ont pas trouvé mieux que de construire au-dessus des conduites de gaz. Beaucoup de «choses» graves se passent à Blida au vu et au su de tout le monde, même des autorités. Ces dernières demeurent impliquées et sont à l'origine de beaucoup de dépassements. A titre d'exemple, plusieurs vannes de gaz sont carrément condamnées suite au bitumage des rues et ruelles de la ville des Roses. Ce qui empêche les services de la Sonelgaz de maîtriser la situation en cas de fuite de gaz. «En cas de fuite, certaines vannes doivent être fermées afin d'éviter la propagation et la dispersion du gaz. Toutefois, avec cette condamnation, la situation devient problématique pouvant générer des catastrophes», souligne un cadre à la Sonelgaz. Ce qui est grave et impardonnable c'est le fait qu'il émane d'une institution de l'Etat: l'APC chargée notamment du bitumage. La même source révèlera plusieurs cas démontrant qu'une véritable loi de la jungle règne à Blida. «Des citoyens n'ont pas trouvé mieux que de construire au-dessus des conduites de gaz et cela constitue une source de danger en cas d'incident. D'autres ont érigé des bâtisses qui embrassent des fils électriques de haute et moyenne tension, et cela constitue un danger mortel et peut aussi provoquer des perturbations dans l'alimentation en courant électrque comme c'est le cas dans les localités d'Ouled Yaïch et Beni Mered», ajoutera-t-il, tout en précisant que la direction de la Sonelgaz de Blida envoie régulièrement des procès-verbaux aux autorités concernées (APC, Gendarmerie...) relatifs aux constructions illicites touchant les ouvrages de la Sonelgaz, mais qui demeurent sans suite. En 2006, il a été recensé 670 constructions de bâtisses à côté des ouvrages de la Sonelgaz. Un nombre pouvant être revu à la hausse puisqu'aucune mesure à même d'éradiquer n'est prise, ou à défaut de stopper ce phénomène touchant à la vie des personnes et perturbant l'alimentation en électricité. C'est à se demander comment ces citoyens ont pu aussi facilement ériger des constructions anarchiques et dangereuses. Par ailleurs, et toujours dans le cadre de la «cécité» des autorités locales sur des dangers publics, des nappes phréatiques demeurent victimes de la pollution en raison de la présence des déchets et immondices, notamment la déchetterie de la Chiffa. Cette dernière, opérationnelle depuis des années, a été fermée en 2003 par l'ex-wali de Blida pour danger sur l'environnement. Toutefois, elle a été rouverte il y a à peine quelques mois par l'actuel wali suite à la défaillance de la station de compostage de Beni Mered, «victime» de la négligence et de l'âge. Sa réouverture reste une énigme. En effet, en 1999, un propriétaire de terrains situés à côté de la décharge a eu recours à un prélèvement d'eau de puits. Les résultats d'analyses effectués à I'Institut Pasteur ont démontré que le produit était de mauvaise qualité bactériologique. La situation s'est aggravée depuis et risque de se compliquer avec la réouverture de la décharge, même si on soutient, du côté officiel, qu'elle est provisoire. «Les analyses sont une preuve de la contamination de la nappe phréatique mais rien n'a été fait pour le moment», souligne un riverain. «Depuis 1998 à ce jour, nous avons envoyé des lettres à plusieurs responsables dont les présidents d'APC de Blida et de la Chiffa ainsi qu'au wali, pour attirer leur attention sur la pollution atmosphérique et celle touchant la nappe phréatique, aggravée, par la présence de la dioxine, produit cancérigène. Toutes ces requêtes demeurent malheureusement sans suite en dépit des rappels émis périodiquement», déplore notre interlocuteur. Des exemples parmi tant d'autres. A quand une réelle présence des autorités locales pour faire face à tous ces maux?