Suite à la vague de froid exceptionnelle, qui s'est abattue sur l'ensemble du territoire et la brusque forte baisse de température, les services d'urgences pédiatriques des différents hôpitaux de la capitale ainsi que les cabinets privés spécialisés ne désemplissent pas depuis quelques jours. Les consultations sont de plus en plus importantes pour cette catégorie de la population vulnérable au froid. Les infections respiratoires hautes et basses chez les enfants âgés de un mois à 5 ans représentent 80% des consultations. Les pédiatres sont unanimes à dire que le recours aux urgences hospitalières sont en augmentation pour cette période de l'année, exceptionnellement ces derniers mois. Les infections les plus importantes sont la bronchiolite, la rhinopharyngite, la laryngite, l'asthme, la rhinite, l'angine accompagnées généralement de fièvre. L'épidémie de bronchiolite est actuellement en phase ascendante, selon certaines estimations des médecins. Le week-end dernier, plusieurs services de certains établissements de la capitale ont été pris d'assaut surtout en début de soirée, entre 18h et 22h, où des enfants étaient admis en urgence en pleine crise et avec des pic de fièvre. Selon le docteur Sahraoui de l'hôpital de Belfort à El Harrach, dans la nuit de vendredi seulement 200 à 250 enfants ont été consultés en urgence pour des problèmes respiratoires, dont la majorité présentait une bronchiolite et une rhinopharyngite. A noter que l'hôpital de Belfort couvre la majorité des localités situées à la périphérie d'Alger. D'autres enfants consultés souffraient aussi d'asthme, d'angine, de laryngite et autres infections respiratoires. « Les six médecins de garde ce jour-là (vendredi dernier) ont eu des difficultés à prendre tous ces enfants en charge. Mais tout c'est bien passé. Nous avons eu un seul cas de bronchiolite grave suite à des problèmes cardiaques. Cet enfant a été hospitalisé », nous dira le docteur Sahraoui. Concernant la prise en charge thérapeutique, notre interlocuteur souligne qu'un traitement symptomatique est systématiquement prescrit pour la désinfection du nez en plus du paracétamol et de la catalgine pour faire baisser la fièvre. Des séances d'aérosol pour les cas les plus graves sont également pratiquées. Du côté de la clinique médicale infantile à l'hôpital Mustapha Bacha à Alger, 10 nourrissons âgés entre 6 et 9 mois sont actuellement hospitalisés pour des bronchiolites. Selon le pédiatre Sid-Ahmed Adjali, 12 à 15 enfants sont admis par jour en urgence au sein de l'établissement pour des problèmes respiratoires, dont la bronchiolite. Ils sont plus nombreux, d'après lui, en consultation normale. Mais il tient à préciser que ce type d'infection se manifeste généralement en cette période de l'hiver et s'aggrave avec la baisse de température et le taux élevé d'humidité et la pollution atmosphérique. La kinésithérapie constitue, selon lui, un des moyens thérapeutiques pour la prise en charge de ces malades. Ces malades, explique Dr Adjali, particulièrement ceux qui sont hospitalisés, risquent de développer de l'asthme, c'est pourquoi ils sont aujourd'hui en observation à la clinique. Les mêmes cas d'infection ont été aussi pris en charge dans des cabinets privés à l'instar de cet établissement situé à Kouba ouvert H24. Ils sont nombreux les parents à venir en urgence ramener leurs enfants, dont des nourrissons souffrant généralement de toux, d'angine, de fièvre etc. Selon le docteur Fertas, la plupart d'entre eux présentent une pharyngite ou une bronchiolite pour qui des traitement adaptés sont prescrits. Il s'agit généralement d'antipyrétiques et de séances d'aérosol. Les trois pédiatres que nous avons interrogés s'accordent à dire que la période actuelle favorise la manifestation de ces infections respiratoires, et elles sont d'origine virales. Il s'agit d'un virus, selon eux. A noter que, selon certaines études réalisées en Algérie, un enfant sur cinq présente les premiers signes de l'asthme avant l'âge d'un an, dans trois quarts des cas, les signes cliniques ont débuté avant l'âge de cinq ans. Cependant, la prise en charge et le dépistage précoces de cette maladie chez les nourrissons sont plus que recommandés par les spécialistes. Un traitement efficace dès les premiers signes contribuerait à réduire davantage ce type d'infection, dont le nombre ne cesse d'augmenter. La prévalence est de 5 à 10% chez les enfants de mois de 15 ans dans les pays du Maghreb.