L'absence du représentant de la DJS et du président de la commission de candidature soumis à pression était pour ainsi dire un avant-goût pour les dizaines de fans agglutinés depuis de longues heures à l'intérieur du stade « Kaïd-Ahmed ». Il y avait pourtant, face à un public mécontent et surtout inquiet pour l'avenir du club, deux élus, des poids lourds en la personne du P/APW, Kadda Benaouda, un ex-joueur des bleus des années 1960, et du maire Omar Bekki. Les deux hommes, d'obédience politique différente (FLN et RND), à qui la vox populi prêtait des visées, se proposaient de dissiper les folles spéculations en faisant comprendre à l'assistance qu'ils n'étaient mus que par l'intérêt du club et de la ville. Même le controversé et incontournable Tahar Benferhat a tenu à nous déclarer en marge de cette rencontre «n'obéir à aucun clan et ne privilégier aucun candidat sur un autre tant mon seul intérêt reste la JSMT ». Face donc à l'impasse, des voix, dans un brouhaha indescriptible, se sont faite entendre. Certaines voulaient mordicus passer à la vitesse supérieure, faisant fi d'une réglementation devenue, il est vrai par la force des choses, obsolète, c'est-à-dire départager les deux prétendants en passant par un scrutin à bulletins secrets au moment où d'autres exigeaient des prétendants un engagement écrit pour valoir l'accession au club. Une condition pour le moins maladroite, ardemment défendue, comme par enchantement, par certains aigris par l'exclusion de leur poulain de la course parce que démissionnaire. Même le maire venu, dit-il pour unir les rangs, s'est fourvoyé dans cette farfelue équation car, diront beaucoup de gens sincères : «Qui aujourd'hui ira se risquer en parlant d'accession avec tous les avatars que notre football connaît ». Monsieur Kadda Benaouda, qui ne s'attendait pas à cette ambiance houleuse, nous dira en substance que «c'est bien de connaître qui dit quoi et s'imprégner des méandres d'un monde footballistique qui n'emprunte hélas rien à la sagesse encore moins à la logique.» Si logique il y avait et beaucoup l'auront vérifié c'est qu'en football, ce sont ceux qui tirent les ficelles à l'ombre qui continuent de lui asséner des coups meurtriers. N'a-t-on pas vu des personnes, se comptant sur les doigts de la main, toujours eux, en train de faire dans le blocage, voire de prétexter mille et une raisons pour freiner leurs adversaires alors que seulement une dizaine de membres de l'assemblée générale était présente. Une semaine durant, rien n'a été fait côté officiel (APW, APC, DJS et même la wilaya) pour valoir la sérénité à une assemblée générale. Pourquoi? En attendant, les plans continuent de s'échafauder. N'a-t-on pas entendu jeudi des voix demander au P/APC de prendre sous sa coupe la JSMT. Un pari invraisemblable qui ôte toute transparence à la gestion, sachant que l'APC est co-financière avec le fonds de la wilaya, la DJS et l'APW, à moins que, comme voudraient le faire accroire certains, ce ne soit là qu'une tentative déguisée de soustraire la gestion du club aux deux prétendants, à savoir Djehad et Zitouni. Et si ces deux hommes s'entendaient ? Une éventualité peu probable en entendant Djehad afficher «sa volonté de jouer l'accession pour peu que les dettes induites par les chèques impayés et évaluées à plus de 10 millions de dinars soient épongées». Plus pragmatique, soucieux du détail, l'homme, qui réunit l'unanimité quant à sa probité, nous a semblé sceptique et hésitant à franchement avancer dans un climat tellement tendu. A quelques semaines du début de la compétition, les contours de l'équipe restent toujours à dessiner…