Notre sport n'est pas malade de ses acteurs. C'est malheureusement un diagnostic qu'on veut nous faire admettre par la force de la diatribe et la dissuasion. La cause, il faudra la chercher ailleurs, elle est d'ordre organisationnel et conceptuel. Si le sport ne fait pas partie d'une politique claire avec tous ses contours réglementaires, ses axes planifiés et étudiés, sa subvention conséquente, sa composante saine choisie ou élue sur la base d'une compétence avérée, mieux vaut-il alors continuer de parler bricolage. On a voté une loi sur le sport et l'éducation physique, on a approuvé une nouvelle constitution, cependant on a laissé en « vie » un décret scélérat qui ne répond ni à l'une ni à l'autre et qui va à contresens de la notion de sportivité. Le renouvellement des instances fédérales s'est fait sur la base même de ce décret, dans des conditions décriées et dans une opacité que les membres de la commission des observateurs indépendants n'ont pas admise. Mais le résultat est là, toutes les fédérations ont de nouveaux dirigeants. Après quelques semaines de fonctionnement, plusieurs rouages grincent. Des conflits et pas des moindres naissent un peu partout dans ces structures fédérales. Si le message ne passe pas entre certains cadres permanents et les dirigeants nouvellement élus, ailleurs c'est la composante même du bureau fédéral qui ne parle pas un langage commun. Ainsi, à la fédération de cyclisme, c'est le président et son DTN qui sont la cible des membres fédéraux. On ne jure que par un retrait de confiance au président et le renvoi du DTN qui n'acquiescent pas à leurs désirs. A la fédération de ski et sports de montagne, trois membres fédéraux ont démissionné. Le président de cette structure fédérale, Meziane Hamdane, nous dira : « J'ai reçu les trois démissions avec comme motifs : contraintes personnelles !! ». Il est sûr que face à une démission semi-collective, puisque il ne reste plus que quatre membres au bureau, la cause est à chercher ailleurs. Du côté de la fédération de natation, c'est un bras de fer entre la DTN et le bureau fédéral. Les habitudes des uns et la nouvelle vision de gestion des affaires des autres ont fait naître la recherche de leadership. Le torchon qui brûle n'est sûrement pas prêt de s'éteindre, puisque le groupe des insatisfaits ne semble pas abdiquer pour le moment. Là aussi, on a soulevé la menace du retrait de confiance. A la fédération de volley-ball, le président, Mustapha Lemouchi, est en conflit avec son secrétaire général, aussi la destitution de ce dernier ne s'est pas fait attendre. Côté bureau fédéral, ce n'est guère le printemps surtout depuis le fameux match POC-NRBBA. Les langues se délient chez les différentes parties et les pressions extérieures se font plus fortes. Chez les judokas, la récente sortie ratée au championnat d'Afrique a mis en évidence un malaise ambiant qui, dans un premier temps, a poussé à la démission de Moussa, l'entraîneur national des seniors garçons. Il y a lieu de croire qu'à la fédération de judo, où couve une brouille au sein même de la famille des techniciens et des athlètes, on aboutira à la généralisation du marasme. A la fédération d'escrime, celle du président Abidat, qui vit en antonymie avec Salhi Feriel, la situation a semé le doute, engendré la suspicion et créé des clans : les cadres permanents d'une part, les élus, d'autre part, en attendant des jours meilleurs. Enfin, il est certain que tout ne baigne pas dans l'huile dans les autres structures, l'avenir nous le dira. A moins qu'un vent d'une nouvelle politique souffle sur notre sport.