Le gouvernement n'est pas près de revenir sur la décision relative à la réduction de 50% des tarifs de l'ADSL ou l'internet haut débit. C'est ce qu'a laissé entendre Hamid Bessalah, ministre de la Poste, des Technologies de l'information et de la Communication. « La diminution des prix de 50% a permis aux usagers d'accéder facilement à l'internet. Nous sommes encore loin du compte. Il y a encore des efforts à faire », a estimé Hamid Bessalah hier lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. M. Bessalah est plutôt animé d'une volonté de consolider cette décision. « Tout ce qui a été fait était au bénéfice de l'usager. Il faudra le maintenir et le consolider. La société de l'information, c'est d'abord le citoyen », a-t-il martelé. Entrée en vigueur à partir d'avril 2008, la réduction de 50% des tarifs ADSL a fait beaucoup de mécontents parmi les providers. A en croire leurs chiffres, l'application de ladite mesure a poussé 20 providers à mettre la clé sous le paillasson, avec des pertes de 5 milliards de dinars et de 1000 postes d'emploi. Les autres, soit 15 providers, sont en difficulté financière. « La bande passante d'Algérie Télécom est achetée à l'international avec un prix. Elle est revendue aux distributeurs avec un certain prix avant que ceux-ci ne la revendent aux usagers avec un autre prix. Lorsque on parle de la diminution des prix, il faut prendre en compte toute la chaîne », précise le ministre, en rappelant qu'un comité de travail, mis en place, s'échine à la définition d'un « tarif business modèle ». « C'est à ce moment qu'on va tenir compte des charges d'Algérie Télécom et des providers », rassure-t-il. A la question de savoir pourquoi le fonds, institué dans le cadre de la loi de finances 2009, doté d'un budget de 5 milliards de dinars, ne pourrait pas compenser les providers, le ministre a écarté d'un revers de la main cette option, en soulignant que ledit fonds est destiné essentiellement à la formation et au soutien des PME qui se lancent dans la production des contenus. Interrogé sur le bras de fer opposant l'Eepad à Algérie Télécom, l'invité de la radio a rappelé que le conflit « doit se terminer par l'engagement du paiement de l'Eepad par rapport à Algérie Télécom et aussi par l'assainissement de la situation entre ces deux entreprises concernant les frais liés à la coupure des lignes internet, des frais liés aux 50% de réduction des tarifs et les frais de la double facturation ». Pour rappel, le conflit entre les deux parties remonte à décembre 2007. A cette date, AT avait décidé avec l'Eepad de mettre en place un échéancier de paiement de la dette, estimée à 1,384 milliard de dinars au 31 octobre 2007. Les responsables de Eepad avaient suggéré l'adoption d'une nouvelle tarification sur les liens en faveur des fournisseurs d'accès à internet dans l'espoir de rattraper les pertes engendrées par la réduction de 50% des tarifs d'accès à internet. Algérie Télécom a opposé une fin de non-recevoir à cette requête et vite fait de couper le réseau internet. Décision d'autant plus justifiée par la résolution prise par le conseil d'administration de recouvrer ses dettes, évaluées à 42 milliards de dinars, dont 2,3 milliards de dinars détenus auprès de l'Eepad. S'en est suivi une guerre de déclarations acerbes avant que les deux protagonistes ne conviennent de fixer un échéancier de paiement des dettes qui expire aujourd'hui.