Des prospections ont été faites il y a plusieurs années, mais aucun endroit meilleur que celui-là n'a été trouvé. Le choix de la direction s'est porté sur Brossette. Nous avons convenu de deux espaces : l'un réservé aux taxis allant vers l'ouest du pays et l'autre à ceux se dirigeant vers l'est, moins nombreux», assure M. Aziouez, premier vice-préisdent de l'Union des chauffeurs de taxi (UNACT), dont le bureau se trouve à la rampe d'Alger-Centre. Seule la station de Brossette est livrable, alors que le deuxième espace situé en face du cimetière de Hussein Dey ne le sera pas dans les délais, les travaux n'y ont pas été engagés. Un litige opposait Naftal à l'UGCTU qui a pu «faire déboulonner» les manèges de l'Office des loisirs, OPLA, qui occupaient les lieux. «Naftal a pu avoir en échange un terrain du côté de Ouled Fayet», précise le vice-président. «Il y avait apparemment urgence», soutient-il, en prenant à sa charge les rumeurs sur l'origine d'un tel déplacement «précipité». Les Emiratis auraient instruit la partie algérienne de «libérer» cette partie de la rampe Magenta attenante au port, dont ils assureraient la gestion. L'espace serait, si l'on s'en tient aux termes de ces documents, converti en aire de stationnement. Selon les membres du bureau des chauffeurs de taxi de l'UGTA, cette situation gênera aussi bien les voyageurs que les chauffeurs de taxi. L'espace est exigu, il ne peut contenir le flux de véhicules. C'est à peine s'il peut contenir, comme rapporté par les services de l'UGCTU, 352 places. «Les chauffeurs de taxi occupent tous les espaces de la rampe. Ils seraient plus de 500 et dépasseraient les 1000, lors des journées de grande affluence comme les jeudis et vendredis. Ceux qui n'y trouveront pas de place rouleront en ville et la police les verbalisera à coup sûr», relève Tabet Mourad, responsable de l'administration et de la gestion au niveau du syndicat national des transporteurs, SNTT, affilié à l'UGTA. Des solutions ont été proposées à la direction. «Ne seront admis à l'intérieur de la station que les chauffeurs arrivant des chefs-lieux de wilaya. Mais cette mesure prévue dans la réglementation peut être assouplie, surtout que l'on sait que des daïras ont des taxis bien plus nombreux que les chefs-lieux de wilaya, comme El Eulma, Bousaâda ou encore El Khemis», insiste M. Aziouez. L'UGCTU qui gérera l'espace exige des chauffeurs de payer une «dîme». Réponse des représentants des chauffeurs : «Elle ne saurait dépasser les 20 à 30 dinars. Nous payerons mais pas les 60 dinars que l'on veut nous imposer», assure notre interlocuteur. Même gêne du côté des voyageurs qui viendront de loin. Chauffeur depuis 28 ans sur les routes de l'ouest du pays et syndiqué de l'UNACT, Bachir assure que les voyageurs seront également lésés. «J'ai ramené des femmes de l'ouest, et j'ai fait tous les hôtels du centre-ville à 1 h du matin, mais aucun ne nous a acceptés, prétextant que l'hôtel a fermé ses portes ou qu'il affichait complet. Leur sort aurait été plus incertain en venant d'Hussein Dey», indique-t-il, en relevant que la sécurité qui n'est plus assurée en contrebas du square Port Saïd, ne le sera pas non plus dans la nouvelle station du Caroubier.