La parenthèse de la dernière conférence de presse de Rabah Saâdane est loin d'être fermée, comme en témoigne la sortie médiatique de Hadj Aïssa qui s'est épanché, hier, sur son cas dans les colonnes d'un confrère. Rappel des faits : samedi, lors de la conférence de presse animée par le sélectionneur national, au Hilton, l'auteur de ces lignes a posé la question suivante au patron des Verts : « Sur quels critères repose la convocation de Hadj Aïssa qui a joué 32 minutes seulement au cours des 7 derniers matches disputés par l'ES Sétif ? ». Il a rappelé au passage à Rabah Saâdane qu'au lendemain de la qualification pour le 3e tour des éliminatoires de la CAN et de la coupe du Monde 2010 il avait annoncé : « Dorénavant, les critères de sélection seront stricts pour tout le monde, celui qui ne joue pas avec son club, qui n'est pas en forme et pas compétitif ne sera pas retenu », avait martelé le sélectionneur à son retour d'une tournée en France. Quelques mois après, il prend tout le monde à contre-pied et foule au sol ses engagements en faisant appel à un joueur qui a joué 274 minutes sur un total de 1080 au cours des deux derniers mois. En avril, il n'a pas été convoqué trois fois, ESS-Syrte (3 avril), ESS-RCK (21 avril) et EST-ESS (26 avril). Entre la rencontre ESS-CABBA (23 avril en coupe d'Algérie) jusqu'au match ESS-JSK (22 mai) soit 7 matches consécutifs, il n'a joué que 32 minutes.C'était contre le MC Saïda. Donc au cours des 12 derniers matches de son équipe, Hadj Aïssa n'a pas été convoqué huit fois. Sur cette base objective repose donc la convocation de Hadj Aïssa en sélection. C'est cette interrogation (légitime) qui a suscité le courroux de l'international qui revendique un statut qu'il n'aura nulle part ailleurs ... qu'en Algérie. Sa réaction dénote d'un état d'esprit qui ne concorde pas avec celui du rang qui est le sien. Hadj Aïssa se trompe (volontairement ?) sur l'objet de l'observation faite au sélectionneur sur son cas. Votre serviteur n'a, à aucun moment, remis en cause la valeur et la compétence de Rabah Saâdane. Il lui a juste demandé un éclairage sur les motivations qui l'ont conduit à convoquer en sélection un joueur qui joue peu avec son club (depuis deux mois) et surtout pourquoi il n'a pas respecté son engagement de ne pas faire appel à des joueurs qui jouent peu ou pas (c'est le cas de Hadj Aïssa). Que Hadj Aïssa se rassure. Le seul patron du domaine technique de la sélection, c'est Rabah Saâdane. Le journaliste est un observateur qui a le privilège, parfois, de relever certaines choses qui ne plaisent pas à tout le monde. Surtout lorsqu'elles heurtent certains esprits aussi éloignés de leur rang présumé égal à la distance qui sépare la terre du ciel. En convoquant un joueur qui a joué une demi-heure sur les sept derniers matches de son équipe, le sélectionneur national a donné une prime d'encouragement à ceux qui ne jouent pas au détriment de ceux qui se défoncent chaque week-end. Belle motivation pour les damnés du gazon qui, à présent, savent à quoi s'en tenir lorsque sera évoquée la question des critères de sélection. Hadj Aïssa, lui, n'est pas concerné par ce débat. Tant mieux pour lui et tant pis pour tous les autres. Yazid Ouahib