Discours n Il y avait foule jeudi au centre des médias du stade du 5-Juillet à l'occasion de la conférence de presse de Rabah Saâdane après la qualification des Verts au Mondial-2010. Prévue à 10 heures, la conférence a débuté avec une demi-heure de retard, ce qui a laissé l'occasion aux représentants de la presse de papoter en attendant l'arrivée de Rabah Saâdane qui a été accueilli par M. Ould Abbas, ministre de la Solidarité nationale, lorsqu'il a fait irruption dans le centre des médias du stade du 5-Juillet. Au cours de cette conférence, Saâdane a tout déballé, sur le bilan de son équipe, sur le dernier voyage en Afrique du Sud, pour le tirage au sort et l'organisation du séjour des Verts en juin prochain, et sur la perspective de cette CAN qui pointe le nez dans moins d'un mois. Le patron des Verts s'est attardé sur tous les points qu'il pensait importants et n'hésitait pas à hausser le ton pour dénoncer un certain nombre de choses qui ne lui ont pas plu, notamment en ce qui concerne la question du renforcement du staff technique ou la liste des 23 joueurs retenus pour l'Angola qui ont fait débat dans la presse. Dans l'ensemble, Saâdane a été fidèle à sa ligne directrice en favorisant la retenue sur des engagements fermes, comme l'objectif assigné à son équipe lors de la prochaine CAN. En effet, Saâdane a refusé de parler d'un quelconque objectif dans la mesure où le sien a été atteint avec cette 14e participation à une phase finale de Coupe d'Afrique tout en indiquant qu'il faudra s'extirper d'un groupe difficile où il faudra se méfier même du Malawi. La prudence de Saâdane et son défaitisme pour certains, n'ont pas plu à plusieurs confrères qui estiment que le sélectionneur national n'affiche pas les ambitions d'un Mondialiste, mais part à la CAN avec des appréhensions. Et si ce n'est pas l'altitude, c'est la chaleur et l'humidité, que Saâdane met en avant pour expliquer - méthodologiquement et scientifiquement - la délicatesse de sa mission dans une compétition qui arrive non seulement tôt, mais qui n'a plus sa place dans le calendrier international, notamment en année de Coupe du monde. Mais on dira simplement une chose : il vaut mieux un Saâdane aux ambitions mesurées, qui réussit l'exploit, comme ce fut le cas avec cette qualification inespérée au rendez-vous sud-africain, qu'un Saâdane fanfaron ou trop sûr de lui, mais qui fait flop par la suite. D'ailleurs, l'intéressé résumera cela par une phrase significative : «Si les Egyptiens ont leurré leur peuple en lui promettant une qualification au Mondial, nous n'en ferons pas autant.» C'est dire que Saâdane s'inscrit toujours dans une démarche de perspective lointaine que ne partagent pas certains. Il dira d'ailleurs : «Ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est de faire en sorte à ce que la sélection soit présente aux CAN-2012 et 2014 et au Mondial-2014, et cela se prépare dès maintenant.» Pour cela, Saâdane estime que le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, partage entièrement son avis et que les deux hommes travaillent en étroite collaboration sur tous les dossiers qui intéressent de près ou de loin la sélection. Pour lui, le plus important c'est la relance du football algérien à travers les véritables chantiers que sont la modernisation des clubs, la formation, le professionnalisme, la remise à niveau de l'encadrement, la mise en place d'infrastructures et d'outils de travail et autres réformes et redynamisation de toute la machine sportive en Algérie. L'effet propulsif de la qualification de notre Equipe nationale au Mondial doit servir de catalyseur à tous les schémas et projets de développement. Il suffit de faire confiance à la capacité organisationnelle et au génie algérien qui, en 48 heures, a fait déplacer plus de 10 000 supporters sur 5 000 km (d'Alger à Khartoum). « kFaites-nous confiance, nous savons quoi faire», lancera Saâdane en guise de conclusion à une conférence de presse passionnante et enrichissante comme d'habitude.