Les élus de l'APW de Béjaïa n'auront plus des réponses sur le champ aux questions qu'ils posent au wali en plénière. Réunis en session ordinaire les mardi et mercredi, 26 et 27 mai, ils devront attendre ce dimanche pour écouter les répliques du premier responsable de la wilaya au flux de questions qu'ils ont posées après la présentation du bilan des activités de la wilaya mardi dernier. Pour ce faire, après sa deuxième journée consacrée à la saison estivale, la session est restée ouverte. Et c'est pour la première fois que l'on procède de la sorte ; à la demande du wali, M. Ali Bedrici. Nouvelle méthode qui s'invite dans les mœurs de l'assemblée ou simple timing exceptionnel ? Pour certains élus, il n'y a pas d'empêchement à ce que l'exécutif prenne du temps pour répondre à son aise. On y voit un peu de ce que fait le premier ministre pour répondre aux questions orales des parlementaires. Hamid Ferhat, le P/APW, n'est pas de cet avis. Il en fait une lecture politique. « C'est un échec pour l'administration. Il faut le mentionner » nous lance-t-il à la fin des travaux de la première journée de la session. Il pense que face aux critiques de l'assemblée, l'administration est à court d'arguments. « Le rapport d'activités illustre l'énormité du retard dans le développement de la wilaya. Le retard dans certains secteurs est inquiétant » a-t-il déclaré dans son intervention en plénière, estimant que « ce rapport d'étape ne permet pas d'avoir une vision lointaine ». « Le retard enregistré dans la réalisation de projets et la consommation des crédits va se répercuter sur le quinquennat prochain » prévient-il avant de s'autoriser un peu d'optimisme. « Le wali a apporté une nouvelle démarche en associant les élus. Nous allons accompagner le plan de développement pourvu que le pouvoir central réponde. Nous allons soutenir l'action publique pour avoir les terrains » déclare-t-il au nom de l'APW. Le wali a proposé également, encore une première aussi, de porter ses réponses orales attendues pour dimanche, sur document à distribuer aux élus et à la presse. Il devra défendre un bilan des activités de la wilaya de l'année 2008 et un autre portant état d'avancement du programme quinquennal 2005-2009 gros de quelque 120 pages. M. Bedrici devra aussi conforter les élus qui estiment que le bilan n'est pas totalement noir préférant parler de « bouteille à moitié pleine » comme il tentera de convaincre des élus critiques vis-à-vis de la gestion des affaires de la wilaya. Ceux-ci ne sont pas convaincus par le sempiternel argument de manque de terrains qu'avance l'administration depuis des années pour justifier les retards de développement. « Il y a des terrains à Béjaïa-ville, au plateau Sidi Boudrahem notamment » lance un élu. Un autre regrettera que prés de la moitié des crédits de paiement (PCD) ne soit pas consommée avant qu'un de ses camarades ne s'interroge « pourquoi les entraves de la rareté de foncier et de moyens de réalisation et des oppositions touchent tous les projets sauf le pénitencier de Oued Ghir ? ». Des voies se sont élevées pour déplorer aussi la bureaucratie, les lenteurs administratives, la dégradation des écoles qui servent de salles de fêtes, l'insuffisance en AEP, gaz naturel, …. Le secteur de la santé suscitera, comme à pareille occasion, les critiques acerbes de l'assemblée. « Les chirurgiens privés ont été interdits à l'hôpital d'Akbou et avec cette décision il faudra 20 à 24 mois pour avoir un rendez-vous pour une opération » dénonce un élu qui trouve anormale que le DSP préside tous les conseils d'administration des structures de la santé de la wilaya. « Après avoir été dans la détresse, la santé est dans le coma » résume, désolé, un autre élu.