L'affaire en question concerne une enquête que la journaliste avait menée en 2006 sur le trafic de drogue dans la région d'Oran. Après investigations, la journaliste était arrivée à dévoiler une connexion entre les trafiquants agissant sous les ordres du baron de la drogue, Ahmed Zendjabil, et de hauts responsables, notamment de l'armée, en poste dans cette même région d'Oran. Sentant sa responsabilité engagée, le chef de la 2e Région militaire qu'était Kamel Abderrahmane a envoyé une mise au point au journal El Watan. La publication de cette mise au point a coïncidé avec la publication d'un entretien accordé à Salima Tlemçani par Kada Hazil, ex-directeur de l'action sociale à Oran, dans lequel ce dernier accusait Kamel Abderrahmane d'entraver le travail de lutte contre le trafic de drogue en faisant démettre de ses fonctions un officier de la DCE chargé d'enquêter sur ce trafic à Oran. Le général Abderrahmane dépose alors une plainte pour diffamation contre à la fois Kada Hazil et El Watan. Le procès s'ouvre au tribunal correctionnel de Sidi M'hamed le 3 avril 2008, où tour à tour M. Belhouchet et Salima Tlemçani affirment devant le juge l'inexistence de délit de diffamation à l'encontre du plaignant. Kada Hazil se présente, quant à lui, les bras chargés de dossiers et dénonce le trafic de drogue à Oran en défiant le plaignant à qui il renouvelle son accusation d'avoir entravé le travail de lutte d'un officier et en impliquant d'autres hauts responsables. Une confrontation Abderrahmane-Hazil a transformé le procès en diffamation en procès de la mafia de la drogue à Oran. El Watan, par les voix de son directeur et de sa journaliste, a relevé la nécessité d'encourager le travail d'investigation en vue de dévoiler la trame d'un trafic qui n'a que trop fait souffrir la jeunesse algérienne. Le procureur de la République avait, suite aux témoignages des uns et des autres, requis la peine de 100 000 DA d'amende pour les trois accusés. Un mois plus tard, le juge a confirmé la requête du ministère public. Demain, l'affaire reprendra son cours avec l'espoir de voir s'effondrer l'accusation en diffamation et que justice soit rendue.