L'ambassadeur des Etats-Unis à Alger a tenu à affirmer hier que son pays n'avait « nullement l'intention de geler ses investissements en Algérie ». Lors d'une conférence de presse organisée au stand de son ambassade à la Safex, à l'occasion de la 42e Foire internationale d'Alger, David Pearce s'est dit au contraire « optimiste » tout en soulignant que son pays était en droit « de se poser des questions » et à les transmettre au gouvernement algérien suite aux récentes mesures annoncées à propos de la participation des partenaires nationaux à hauteur de 51% dans les projets d'investissement étrangers. Des mesures qui, selon l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger, méritent « des clarifications » afin que les entreprises américaines puissent prendre les décisions quant à d'éventuels projets en Algérie. Abondant dans le même sens, Smaïl Chikhoune, représentant le conseil d'affaires algéro-américain basé à Washington, a estimé que la crise économique mondiale pousse les entreprises américaines à chercher des opportunités à l'extérieur et entre autres l' Algérie qui représente un excellent marché pour leur business. Il y a cependant « une attente », note M. Chikhoune notamment de la part de nouveaux investisseurs américains qui tempèrent en attendant de voir qu'elle est exactement la nature des changements qui vont être opérés. « Les entreprises intéressées se comptent, selon M. Chikhoune, parmi celles qui opèrent dans le secteur de la technologie, des services et l'agroalimentaire notamment. » L'ambassadeur américain a, pour sa part, rappelé le montant des échanges entre son pays et l'Algérie, soit 22 milliards de dollars en 2008 et a noté la présence de 25 entreprises américaines à la 42e Foire internationale d'Alger malgré la crise, « ce qui dénote d'après lui de l'importance du marché algérien pour les Américains ». Dans ce cadre, il a cité également les négociations en cours avec Air Algérie pour conclure un accord « Open Sky » pour permettre des liaisons aériennes directes entre Alger et New York. L'ambassadeur américain a souligné par ailleurs l'importance que représente la nomination pour la première fois depuis 15 ans d'un attaché commercial auprès de l'ambassade américaine à Alger, ce qui est, selon lui, un indice de l'attractivité du pays. Présent à la conférence de presse, M. Mefti, directeur exécutif de la chambre américaine de commerce en Algérie, a précisé que la chambre compte actuellement 100 membres, dont 50% de grosses entreprises pétrolières, 35% de sociétés d'informatique, mais aussi beaucoup de sociétés travaillant dans l'agroalimentaire, l'équipement médical, l'équipement électrique, ou encore la formation. En parallèle, 12 sociétés algériennes, opérant dans l'agroalimentaire, dont SIM, Cevital et Vitajus, ont établi des relations aux Etats-Unis et exportent leurs produits. « Le seul problème qui se pose dans le domaine de l'exportation reste celui du packaging qui nécessite encore des efforts pour accéder au marché américain. » A ce propos, M. Chikhoune, représentant le conseil des affaires algéro-américaines, a regretté que les entreprises algériennes agroalimentaires ne prospectent plus le marché américain afin de bénéficier du « système général de préférence » institué aux Etas-Unis et qui offre des avantages dont une exonération de taxes pour 35 000 produits référencés. Un cadre dans lequel 5 banques algériennes ont été agréées, précise M. Chikhoune.