L'écrivain Mohamed Nadir Sebaâ vient de publier son dernier ouvrage intitulé Rumuz et Calame, dans le cadre du Fonds national pour la promotion et le développement des arts et lettres, relevant du ministère de la Culture. L'ouvrage a été enfin publié après six longues années d'attente. Il relate l'épopée de quelque 400 personnalités ayant marqué la civilisation arabo-musulmane du bassin méditerranéen, en passant par le Maghreb, l'Afrique noire et l'Asie centrale. Renaissant de ses cendres, tel le phénix, Nadir Sebaâ est revenu en force investir la scène culturelle, locale et nationale par cette nouvelle publication. Pour rappel, cet énarque et chercheur universitaire a déjà publié nombre de romans et nouvelles ayant obtenu titres, distinctions et autres prix. « Fouineur » ou chercheur dans les entrailles du patrimoine universel, l'écrivain avertit, en préambule : « Cet essai n'a aucune prétention scientifique, historique, politique ou littéraire… il s'adresse à toutes les catégories socio-culturelles, du lycéen au chercheur universitaire. » Rumuz et Calame est une « re-visite » du passé arabo-musulman depuis la période antéislamique à nos jours. L'auteur plonge dans les méandres de l'Histoire, fasciné par la poésie des Moualakate des aèdes de la Jahilia, ausculte l'ère du règne des Omeyyades allant de 661 à 750 de l'hégire, suivie de celle des Abbassides, de 754 à 861 de l'hégire, pour arriver à la période andalouse, de 710 à 1492 de l'hégire, avec l'apparition des Mouachahate (« poésie à double rime », dira Nadir, versé dans la recherche métrique). Après la décadence de l'Andalousie, reconquise par la reine espagnole Catherina, l'auteur décrit le réveil des « Islahistes » (Réformistes) et les révolutions des temps modernes, marquées par des revendications identitaires et la liberté d'expression. « Le Braincide dans l'Histoire », expression inventée par Nadir Sebaâ, est une sorte d'exutoire pour l'auteur, affecté par son destin de « malheureux penseur ». Pour en rendre la lecture attrayante, l'auteur glisse dans ce récit des événements croustillants, à l'exemple de ce passage sur Tarafa Ibnou Laâbed, un petit plagiaire d'Imrou El Kaïs (période de la Jahilia). Un bel ouvrage illustré, à lire absolument !