Les travailleurs de l'entreprise de travaux de distribution de l'énergie (ETDE), ont vu la réunion de travail qu'ils avaient prévue pour la fin de la semaine passée « déprogrammée » par les instances locales de l'UGTA.Vivant une situation financière précaire, les 167 agents de l'entreprise ont, par le biais de leur section syndicale, pris l'initiative d'inviter à la réunion les représentants syndicaux de quasiment tout le secteur public à Béjaïa. Elles sont treize unités à donner leur accord. L'ordre du jour prévoyait de dégager une position commune et d'affiner des actions concertées à même de faire débloquer la situation endurée par l'entreprise et les travailleurs. Les structures syndicales (locale et de wilaya) ont été destinataires de l'invitation. Mais à la surprise générale, seules trois sections syndicales se sont présentées à la réunion. Renseignement pris, M. Akli Latreche, secrétaire général de la section syndicale de l'ETDE, saura après coup que « c'est suite à une instruction de l'union de wilaya que les sections syndicales touchées ne sont pas venues ». M. Latreche et ses camarades se verront ainsi signifier de surseoir à leur idée d'entreprendre à la base une telle stratégie. On l'aurait « rassuré » que les instances syndicales locales ne resteront pas les bras croisés et qu'elles transmettront plus haut les revendications des travailleurs. Ce qui obligera Yacine Babouri, membre de la section syndicale de l'ETDE, à se poser la question de savoir « pourquoi, s'ils ont réellement l'intention d'agir, avoir tant attendu ? ». Contactée, l'union de wilaya, par la voix de l'un de ses membres, Moussa Madjbeur, rétorque que seule cette dernière est habilitée à convoquer une réunion des sections syndicales activant dans des secteurs différents. Des démarches horizontales seraient donc exclues. Pour rappel, les déboires financiers accablant l'entreprise rachetée par les travailleurs ne datent pas d'aujourd'hui. Celle-ci a vu ses avoirs mis à zéro par le passif avant cession et un découvert bancaire causé par un fournisseur qui l'aurait flouée. D'où des difficultés de faire redémarrer les compteurs et de maintenir les lignes de crédit. Plusieurs mois de salaires ne seront pas honorés. Des employés recourront à une grève de la faim. La wilaya intervient. Et la situation sera en partie dénouée puisque les travailleurs encaisseront trois mois de paie. Le plan de charge commence à reprendre cahin-caha. Mais la situation ne s'améliore pas pour autant. Une seule issue, proposent les travailleurs, c'est de repasser sous tutelle de l'Etat.