Six mois de prison ferme assortis d'une amende de 20 000 DA est la peine requise hier par le procureur près le tribunal de Annaba, pour tentative d'émigration clandestine, à l'encontre de 18 harraga dont 3 mineurs sommés à comparaître en compagnie de leur tuteur. La sentence sera prononcée le 15 juin prochain. Ces 18 jeunes harraga avaient été sauvés le 10 mai 2009 vers 5h du matin d'une mort certaine. C'est l'unité semi-rigide n° 363 des gardes-côtes en patrouille dans les eaux territoriales de Annaba en furie qui avait repéré la lumière rouge d'un fumigène. Arrivés à sa hauteur, les éléments du Groupement territorial des garde-côtes (GTGC) avaient aperçu une embarcation artisanale en difficulté dans laquelle ont pris place 18 jeunes infortunés. Agés entre 18 et 37ans, ces derniers naviguaient à 24 miles marins au nord de cap Rosa. Ils ont été secourus d'une mer déferlante alors qu'ils tentaient vaille que vaille de rejoindre les côtes de la rive européenne, précisément, l'île de la Sardaigne. Ils étaient – 10 jeunes d'El Tarf, 7 de Annaba et 1 de Guelma – partis avec la ferme intention de quitter l'Algérie et rejoindre leurs pairs, déjà arrivés sous des cieux « plus cléments ». Ils ont embarqué le 9 mai dernier à 22h30 à partir de Draouche, une plage déserte de la commune de Berrihane, à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya d'El Tarf. A l'arrivée au port de Annaba, il étaient pris en charge par le médecin de la Protection civile, 2 « naufragés » avaient été transférés à l'hôpital Ibn Rochd pour subir des soins intensifs au service des urgences avant d'être présentés devant le procureur près le tribunal de la même ville.